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Yves Dandonneau 

Les cendres volcaniques dans l'atmosphère sont dangereuses pour le trafic aérien, mais elles retombent, et alors, qu'en est il pour les bateaux ?

«Aucune importance !» pensez vous. Voici pourtant une anecdote qui montre qu’il peut y avoir un effet.

Ceci m'a été raconté par les officiers du Fua Kavenga, un curieux caboteur allemand sous pavillon des îles Tonga, qui desservait les états insulaires entre la Papouasie - Nouvelle Guinée et Tahiti, entièrement peint en rouge, et remarquable par son énorme grue de pont qui lui servait à pallier l'insuffisance des équipements portuaires dans la région.

Remarquable aussi par la carrure des membres d'équipage, tous tongiens, à coté desquels les officiers allemands paraissaient gringalets. Et moi et moi, encore bien plus, qui leur rendais visite à chaque escale à Nouméa pour récupérer les filtres garnis de phytoplancton qu'ils préparaient gentiment pour moi sur leur trajet.

A l'occasion d'une de ces visites, en mars 1984, ils m'ont dit avoir du mettre en panne pendant plus de 24 heures, parce que la mer était entièrement couverte de pierres ponces. Ces pierres ponces, dont la taille va de celle d'une noix à celle d'un melon, sont bien connues dans la région où elles marquent, enfouies dans la végétation, le niveau le plus élevé atteint par la mer.

A ce moment, Le volcan du Home Reef aux îles Tonga était en éruption et crachait des pierres ponces en abondance. De la passerelle du Fua Kavenga les marins en voyaient beaucoup, éparses. Puis, le temps a viré au calme plat, fréquent en été austral sous la zone de convergence du Pacifique sud (approximativement, un axe Papouasie Tonga), et les pierres ponces se sont organisées en paquets, puis en radeaux de plus en plus grands.

A chaque fois que l'étrave du Fua Kavenga fendait ces radeaux, ils entendaient un petit crissement : la pierre ponce, c'est un peu comme du papier de verre. D'ailleurs, on en trouve en pharmacie pour se débarrasser les pieds de la corne superflue. Et puis il y a eu tellement de radeaux que la mer en était couverte à perte de vue. À continuer d'avancer là dedans, ils risquaient de voir la coque découpée au niveau de la ligne de flottaison, et ils ont donc mis en panne. Et quand le vent a repris, assez rapidement, la mer s'est rouverte et ils ont pu remettre en marche.

Composées de petites bulles fermées dans une pâte de verre, les pierres ponces peuvent flotter très longtemps.
De même que celle des marchandises perdues en mer, (voir l'histoire des chaussures Nike), leur dispersion après une éruption est révélatrice des vents et des courants.

Lors d'une éruption plus récente du même volcan Home Reef, les trajectoires des radeaux de pierre ponce ont pu être simulées par un modèle de circulation. (Voir sur le site Aviso Altimetry)

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