Depuis Avril 2003, le Club des Argonautes rassemble d'anciens chercheurs et ingénieurs ayant fait leur carrière dans des organismes comme l’IRD, l’IFREMER, Météo France, le CNES, le CNRS, et le MNHN… La complémentarité des parcours de ses membres permet au Club de couvrir le champ scientifique "Océan, Climat, Énergie", ainsi que les relations sur chacun des côtés de ce domaine triangulaire.
L'action du Club se situe résolument à la transition entre Science et Société. Les membres du Club se réunissent une fois par mois et poursuivent leurs débats par courrier et internet. En effet, avant d’être rendu public, le point de vue du Club sur telle ou telle question est débattu, jusqu'à obtention d’un certain degré de consensus. En pratique, le Club s'adresse à un large public intéressé par tout ce qui concerne notre planète. Il vise tout particulièrement les scolaires, les étudiants, les universitaires, mais aussi la presse et les politiques. Son site Web est conçu de manière à susciter une prise de conscience de notre condition commune de Géonautes, c. à d. d’êtres humains embarqués sur un navire unique et irremplaçable qu’il s’agit de mener à bon port... Les membres du Club sont tous retraités et leur nombre est limité à une vingtaine, deux choix qui autorisent liberté de jugement et liberté d'expression, notamment sur les questions, (parfois brûlantes…), que soulève l'étude du "triangle magique" Océan, Climat, Énergie !
Les "Argonautes" mettent en commun des savoirs autrefois dispersés entre disciplines plus ou moins cloisonnées: lorsqu’il y a convergence de leur analyse, (par exemple sur les défis que l’espèce humaine a, et aura, à surmonter), ils s’attachent à la rendre publique, dans la mesure où son originalité peut éclairer des choix plus conformes à l’intérêt général. Le contact avec le monde scientifique, (et plus largement avec "la profession", sachant qu’il s’agit souvent de nouveaux métiers…), est maintenu de diverses façons: participation à des colloques spécialisés, invitation, lors d’une réunion du Club, de chercheurs en activité, et mise en œuvre d’un statut de Membre Correspondant (ouvert aux… "actifs"!). Les principaux "messages" que le Club s’efforce de diffuser, sur son site Web, ou lors de conférences publiques, ou enfin, par des articles et ouvrages collectifs, sont les suivants:
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La nécessité d’instaurer, à l'instar de ce qui existe pour l'atmosphère avec la Veille Météorologique Mondiale, une Veille Mondiale Océans et Climat, pour garantir la continuité des observations et mesures océaniques, sources uniques de notre savoir et outils indispensables d'une prévision climatique. Comme pour la météo, une série d’accords intergouvernementaux, (valant engagement pour des organismes nationaux, ou locaux, ad hoc), pourrait être le moyen de cette politique, visant une véritable synergie, (plutôt qu’une transition), entre recherche et applications.
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La nécessité s’agissant de questions à la fois complexes et vitales, de diffuser des messages pédagogiques d’une grande rigueur scientifique. En effet les informations sur le « Changement Climatique » diffusées par les médias sont parfois incomplètes et approximatives. Le Club se doit de participer à cette prise de conscience collective en apportant un éclairage objectif et une explication claire sur les résultats actuels de la recherche, et les différents scénarios possibles selon la plus ou moins grande sagesse des Géonautes.
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La nécessité de reconnaître le rôle de l’océan, vaste réservoir d’énergie : il absorbe environ mille fois plus de chaleur que l’atmosphère: son réchauffement moyen depuis 50 ans, (il ne s’agit bien sur que d’un indicateur masquant la structure thermique complexe de l’océan !), est d’un peu plus de 3 centièmes de degré… Cela correspond à quelques 500 fois la consommation mondiale 2001 d’énergie primaire ! Dans la bande inter-tropicale, la quantité d’énergie qui pénètre chaque année dans l’océan, constitue une ressource renouvelable, non intermittente, longtemps ignorée par l’Europe… qui possède pourtant la seconde plus vaste ZEE, avec des milliers de km2 où le gradient thermique entre eau de surface et eau profonde dépasse 20°! En bref, nous négligions une ENR, (Énergie Nouvelle Renouvelable), que les spécialistes appellent Énergie Thermique des Mers, ou ETM. Le Club a estimé le potentiel théoriquement exploitable (dans des conditions qui ne perturbent pas de façon durable la structure thermique des zones exploitées); il est considérable, puisque les combustibles de synthèse qui pourraient être ainsi réalisés permettraient de satisfaire la demande électrique mondiale prévue pour 2030 !
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, les diverses questions évoquées rapidement ci-dessus sont traitées sous leurs différents aspects sur ce site Web.
Mise à jour Décembre 2018