Guy JACQUES - Directeur de recherches émérite au CNRS
L’ambition d’élargir les limites du monde a conduit les Anciens à entreprendre des navigations à la découverte de contrées inconnues.Le roi d’Égypte Néchao (610-595 av. J.-C.) charge les Phéniciens de faire le tour de l’Afrique, Darius, roi des Perses (521-486) mandate Scylax de Caryanda, navigateur grec originaire de Carie, pour une exploration qui le conduit de l'Indus jusqu'aux côtes de l'Arabie. Pourtant, le mot «explorateur» (celui qui va, qu’on envoie à la découverte d’un pays pour en connaître l’étendue, la population, la faune et la flore, etc.) entre seulement en 1718 dans le dictionnaire de l’Académie française.
Pour que naissent des voyages d'exploration réellement scientifiques, il faut en effet attendre les grandes découvertes et les innovations techniques qui les accompagnent (théodolite, octant, chronomètre de précision, compas, télescope, etc.) ainsi que l'émergence de nouveaux courants philosophiques et scientifiques (Jean-Jacques Rousseau, Buffon, etc.).
La sélection que je vous propose se limite aux expéditions naturalistes que je qualifie de «maritimes», non parce que leur objet d’étude est nécessairement l’océan (il l’est même rarement au XIXe siècle) mais parce qu’elles utilisent principalement la voie maritime pour accéder aux sites, parfois d’ailleurs inaccessibles autrement, comme les îles Kerguelen.
Pythéas le Massaliote dans l’Atlantique
Instrumentation
La Boudeuse et l’Étoile (1766-1769) : Commerson et les bougainvilliers
L’épopée de Cook dans le Pacifique (1768-1771)
Découverte de l’archipel des Kerguelen (1771-1772 et 1773-1774)
La Boussole et l’Astrolabe (1785-1788). Vers la fin du mystère Lapérouse
Charles Darwin en Amérique du Sud à bord du Beagle (1831-1836)
La circumnavigation du Challenger (1872-1876), l’an 1 de l’océanographie