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Embarquez avec des scientifiques, des ingénieurs et des marins pour une navigation-exploration des relations avec l'océan, le climat et les énergies marines dans la perspective du changement climatique 

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Le journal météo de France Télévisions se transforme pour donner plus de place au changement climatique

Le journal  météo de France Télévision qui n'avait pas changé depuis plus de trente ans évolue. Il devient un journal "Météo-Climat".

"Fini le traditionnel bulletin météo avec les températures et les cartes des territoires de France. "La météo du jour va être mise dans le contexte d'un climat qui change", explique Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS. Face à l'urgence climatique, France Télévisions change la formule de son journal météo et lance dès ce lundi 13 mars son "journal météo-climat". Un journal rallongé, sur un nouveau plateau, dans lequel la météo sera détaillée à la lumière des changements climatiques. Chaque phénomène sera analysé par des spécialistes."

Voir :
Page  Radiofrance
Page infographie Franceinfo

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Janvier 2023

Le sabordage du porte-avions Foch

Yves Dandonneau

Source Wiipédia

Cédé par la France au Brésil en 2000, et rebaptisé «Sao Paulo», le porte avions Foch vient d’être coulé le 19 janvier dernier à 350 km au large des côtes brésiliennes par 5000 m de fond. Ce sabordage contrevient à l’esprit des traités et accords censés encadrer la mise au rebut des grands navires : la première convention internationale pour le recyclage dans des conditions optimales des navires en fin de vie a été adoptée par les États membres de l'Organisation maritime internationale en 2009, et la France a été le premier des 15 États à la ratifier. Un règlement européen qui s’en inspire est en vigueur depuis janvier 2019, et s’applique aux navires commerciaux d'une jauge brute supérieure à 500 tonneaux battant pavillon d'un État membre de l'UE, mais il ne s'applique pas aux navires de guerre.

C’est donc dans un flou juridique qu’ONGs et associations de défense de l’environnement ont vivement protesté contre ce sabordage, en raison des quantités importantes de polluants que contient le navire (plomb, amiante, peintures…) et des risques encourus par la faune profonde pendant des siècles. Remarquons toutefois que la marine brésilienne a choisi un site qui, par sa profondeur et sa localisation, est pratiquement un désert biologique, bien loin de la prolifération de vie des dorsales océaniques. Et rappelons aussi que l’épave du Titanic fait rêver des millions de personnes, et qu’on se rend aux îles Salomon pour plonger sur les épaves des navires de la guerre du Pacifique.
Se débarrasser de certaines épaves conduit souvent à des errances sans fin. À cet égard, le porte avions Foch a été ce qu’on appelle familièrement une «patate chaude» dont personne ne voulait (voir en encart les pérégrinations du porte-avions Clemenceau), et que la France a cédé au Brésil où il a été rebaptisé «Sao Paulo». Endommagé par un incendie en 2005, il a alors été désarmé. Il a fait un temps l’objet d’un projet pour être transformé en palace flottant avec golf, cinémas et restaurants. Ce projet abandonné, il devait être démantelé dans des conditions en principe conformes aux conventions internationales en Turquie, mais après être parvenu jusqu’à Gibraltar, la Turquie ayant renoncé, il a dû faire demi tour sous les protestations des ONGs environnementales, jusqu’à ce que la marine brésilienne décide de le couler.

L’errance du porte-avions Clémenceau, 1997-2009

Le porte-avions Clemenceau, désarmé en 1997, devait d’abord être démantelé en Espagne, d’où il a irrégulièrement été envoyé vers la Turquie, puis intercepté au large de l’Italie et ramené en France où il a été envisagé, puis refusé, d’en faire un récif artificiel favorable au développement d’un écosystème de récif. Acheté en 2003 par une compagnie pour être démantelé, il n’est parti vers l’Inde que deux ans plus tard après que les obstacles juridiques dressés par des associations environnementales aient été levés. Arrivé au canal de Suez, avec, à son bord, des militants de ces associations, il a un temps été bloqué en Egypte, puis, finalement, après le refus de l’Inde de l’accueillir sur ses chantiers, remorqué jusqu’à Brest en contournant le Cap de Bonne Espérance. Il y restera sous les polémiques jusqu’en 2009, où il sera décidé de le remettre pour démantèlement à une société anglaise. Le coût pour l’état français de ce démantèlement aurait été de plus de 20 millions d’Euros, qui s’ajoutent aux autres millions d’Euros qu’a coûtés son errance.

 


Janvier 2023

Appel à candidature : prix Christian Le Provost 2023

Ce prix est décerné par l'Académie des Sciences pour un montant de 15 000 euros.
La date limite de candidature est le 13 février 2023.
"Il est destiné à récompenser l’autrice ou l’auteur de recherches conduites dans un laboratoire français pour des travaux remarquables en océanographie physique et biogéochimique."
Ce Prix biennal a été fondé par le CNRS, l’IFREMER, le CNES, l’IRD, le SHOM, le Cluster Maritime France, le Conseil départemental des Côtes-d’Armor et la ville de Plérin, en hommage à l’océanographe français Christian Le Provost.

Pour plus d'informations voir :

La page du site de l'Académie des Sciences où l'on peut déposer sa candidature.
L'article du site "Energies de la mer"

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Quelques nouvelles de  Mercator Ocean International.

Raymond Zaharia

Près de vingt huit ans après la réunion fondatrice de la Chapelle-Aubareil (juin 1995), la reconnaissance au plus haut niveau de l'utilité sociale de l'Océanographie opérationnelle... 

À l'instar de la prévision météo, l'océanographie opérationnelle tire profit des progrès constants de la puissance des moyens de calcul, ainsi que de divers dispositifs d'observations géophysiques en temps réel. Ces systèmes ont d'abord été mis en place à titre expérimental. Leur intérêt a conduit les chercheurs de nombreux pays à demander, (et souvent... obtenir !), leur pérennisation, notamment dans le cadre de l'organisation EuMetSat, ou du programme Copernicus de l'Union Européenne.

Prévisions océanographiques Issues des systèmes opérationnels de Mercator Océan
Exemple de Bulletin physique global journalier au 1/12° - Source Mercator Ocean

Dans une approche intégrée, (ou plutôt "systémique"), l'océanographie opérationnelle associe toutes  les ressources disponibles :

  • longues séries d'observations du milieu océanique, (In Situ et depuis l'espace),
  • modèles numériques toujours plus élaborés,
  • réanalyses sur plusieurs décennies du comportement des composantes du système couplé Océan-Atmosphère...

Cette formule s'est révélée vraiment féconde et stimulante, car elle se décline aussi entre acteurs et entre nations : scientifiques, ingénieurs, techniciens, (bientôt rejoints par les politiques), tous concentrés sur la réalisation d'un rêve partagé, né il y a presque 3 décennies.
Formule stimulante, car elle permet l'effet qui enchante les spectateurs de sport d'équipes, lorsque... "ça joue" : comme le jeu collectif, la coopération internationale a permis à chacun, (humain ou groupe d'humains formant une nation !), de faire plus et mieux que ce qu'il est capable de faire tout seul.

Cette consécration, largement méritée par notre collègue Pierre Bahurel, ses équipes, et ses partenaires, en Europe et dans le monde, est un sujet de satisfaction indéniable pour le Club des Argonautes.

Voir :

L'article : "Vers une organisation collaborative et inclusive conçue pour l’Océan, par Pierre Bahurel – DG de Mercator Océan International" dans la revue Marine et Océans.

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2022, année la plus chaude en France.

Une semaine seulement après la fin de l'année 2022, Meteo France est déjà en mesure de publier un article :

"L’année 2022 est la plus chaude que la France métropolitaine ait jamais mesurée. Ponctuée d’extrêmes climatiques, 2022 est un symptôme du changement climatique en France. Remarquable dans le climat actuel, elle pourrait devenir “normale” en 2050."

Au niveau mondial, elle est aussi bien placée pour être l'une des six années les plus chaudes...

En France, sur les 9 dernières années (2014 à 2022 inclus), 7 se situent parmi les 10 années les plus chaudes. Il manque seulement 2016 et 2021. 

Voir l'article de Meteo France


 Décembre 2022

Satellite meteo MTG-I1

Le 13 décembre, 3 jours avant le lancement de SWOT, il y eut le lancement réussi de MTG-I1, premier satellite de la 3ème génération Meteosat. Ce premier satellite est dédié à la fonction "imageur", qui est maintenant séparée de la fonction "sondeur".
Il va permettre d’améliorer la connaissance de l’atmosphère, la détection des phénomènes dangereux et la qualité des prévisions météorologiques. 
Le premier "Météosat sondeur" MTG-S1 doit être lancé en 2024.
Voir les sites Oscar et Meteo France.

Mise sur orbite du satellite SWOT

Le satellite Swot doit ouvrir une nouvelle ère de la surveillance des océans lacs et rivières par sa capacité de mesure à haute résolution de la topographie de surface sur de vastes étendues d'eau.

Il a été lancé avec succès un peu avant 13 h (heure de Paris) le vendredi 16 décembre 2022. 

"SWOT est la 1ère mission spatiale qui étudiera la quasi-totalité de l'eau à la surface de la Terre. Ses instruments mesureront la hauteur de l'eau des lacs, des rivières, des réservoirs et des océans de notre planète avec une définition plus précise que jamais. Cela contribuera à faciliter les décisions en matière de gestion de l'eau et fournira également de nouvelles informations sur le cycle de l'eau sur Terre. Les données du satellite aideront à mieux comprendre la montée du niveau des océans et l'évolution des côtes dans un climat en pleine mutation."

Les premières générations de satellites altimétriques (Topex Poseidon, puis la série Jason et enfin les Sentinel 3 et Sentinel 6 ont permis de cartographier la circulation océanique méso échelle (suivi des tourbillons ayant une taille supérieure à environ 100 km). SWOT apporte une amélioration : tandis que les satellites qui ont précédé SWOT ne collectaient des données que le long d'une ligne sous la trajectoire du satellite, SWOT effectue des mesures sur toute une bande d'une centaine de kilomètres de largeur. Cette capacité de mesure bidimensionnelle avec une résolution améliorée d’un ordre de grandeur doit lui permettre de connaître les échanges verticaux qui se produisent notamment à la frontière entre ces tourbillons, et ainsi mieux comprendre la façon dont la chaleur et le CO2 échangés entre l’océan et l’atmosphère sont transportés en profondeur dans l’océan.
De plus SWOT recueillera des données sur les lacs et les réservoirs de plus de 62 500 m2 et sur les rivières de plus de 100 mètres de large, données inconnues à ce jour.

Voir le film du lancement (cliquer sur l'image) :

et plus de détails sur cette page du site CNES : Swot Vigie des eaux

Voir aussi le site de la NASA/Jet Propulsion Laboratory :


Cliquer sur l'image pour voir le déploiement en orbite des deux antennes de l'interféromètre radar en bande Ka (KaRIn) de SWOT.
Crédit : NASA/JPL-Caltech

Voir aussi l'article très détaillé Swot est en orbite du site Energies de la mer, site d'information et d'analyse sur l'actualité du secteur des énergies renouvelable de la mer et de ses filières associées.  


Août 2022

"GIEC, la voix du climat"

de Kari De Pryck ((postdoctorante, boursière du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), et chercheuse associée au laboratoire PACTE de l'Université Grenoble Alpes)

Édition : Presses de Sciences Po

Recension d'Yves Dandonneau.

Le Groupe Intergouvernemental pour l’Étude du Climat (GIEC) est perçu comme un groupe de scientifiques qui fournissent périodiquement aux décideurs une analyse, la meilleure possible, sur les connaissances que l’on a du climat et de son évolution, en particulier celle liée aux rejets de gaz à effet de serre. L’ouvrage écrit par Kari de Pryck est consacré au fonctionnement de cette institution et ne commente pas les résultats mis en avant par ses trois groupes de travail. Il décortique sa composition, son mandat, son articulation avec ses tutelles, l’adéquation de ses rapports avec l’attente de celles ci, son évolution, et les complexités sous-jacentes à tous ces aspects. C’est donc une vision politique du GIEC et de son articulation avec le monde de la recherche, les états et les organisations internationales.
Après un rappel du pourquoi et des conditions qui l’ont conduite à écrire ce livre, elle détaille les principes qui doivent être respectés pour le choix des membres qui composent l’assemblée générale et les groupes de travail, au sein desquels figurent des scientifiques et aussi des représentants des états, et les contraintes qui résultent de la nécessité de respecter autant que possible une variété correspondant aux grandes régions du globe et au partage entre pays développés et pays en développement.
Présenter de manière objective, claire et précise l’ensemble des connaissances sur l’état du climat est une tâche inédite pour un groupe aussi large et diversifié que l’est le GIEC. La polémique née par exemple autour d’une erreur sur une disparition prochaine des glaciers de l’Himalaya publiée dans la littérature grise et reproduite dans le rapport final (l’Himalaya Gate) montre bien la difficulté de la tâche. Les rapports des trois groupes sont le reflet des connaissances publiées dans des revues à comité de lecture au moment où ils sont rédigés. Depuis sa création, le GIEC n’a pas cessé d’améliorer les procédures d’élaboration et de correction collective des rapports afin d’aboutir au meilleur résultat possible tout en restant neutre sur les éventuels sujets de désaccord.
Les assemblées du GIEC ne comprennent pas que des scientifiques, mais aussi des représentants des états qui discutent parfois certaines conclusions qui seraient mal acceptées dans leur pays. L’approbation des rapports fait donc l’objet de négociations et d’une recherche de consensus sur ces points litigieux. Les travaux du GIEC sont étroitement coordonnés avec les activités de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) qui indique d’éventuels points à approfondir, adresse des demandes particulières aux groupes de travail du GIEC (rapport sur un réchauffement de 1,5°C, rapport sur les océans et la cryosphère), et qui définit l’ordre du jour des COP annuelles (Conférences des parties), où les états s’appuient sur les conclusions du GIEC pour définir leur politique en matière de Climat.
Compte tenu de l’interaction de plus en plus forte du GIEC avec la politique de lutte contre le changement climatique, et du caractère non prescriptif de ses conclusions, la communication auprès des médias doit être contrôlée. Cette tâche est de plus en plus difficile à mesure que la question du changement climatique devient de plus en plus préoccupante. Le livre se termine par une réflexion sur la possibilité pour le GIEC de répondre à des problèmes qui se ramifient dans des particularités régionales et sont perçus différemment selon les groupes sociétaux.
Tous ces enjeux sont expliqués en détail avec une compétence aiguë. La masse de documents consultés, le grand nombre d’interviews de personnalités du monde scientifique impliquées dans l’activité du GIEC, sont impressionnantes, et font de ce livre une source très utile pour prendre conscience de la complexité à laquelle l’humanité est confrontée face au changement climatique.

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Vers une législation pour la protection des océans dans les eaux internationales

Yves Dandonneau

Une conférence intergouvernementale initiée en avril 2018 à New York est en cours, dont l’objectif est d’élaborer un instrument juridiquement contraignant se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas des juridictions nationales. Elle s’est déjà réunie à quatre reprises. La cinquième session de cette conférence se tient du 15 au 26 août 2022 à New York. Un accord sera recherché pour une réglementation de la pêche en haute mer et de l’exploitation des ressources minérales des grands fonds, ainsi que pour la création d’aires marines protégées. Les ressources océaniques et la biodiversité sont en effet menacées par la surpêche, et par la pollution.
Parmi les services rendus par la vie océanique, il en est souvent cité deux dont la détérioration mettrait en péril la qualité de l’atmosphère terrestre : le plancton absorberait environ un quart des émissions anthropiques de gaz carbonique, et fournirait la moitié de l’oxygène que nous respirons. Ces deux affirmations sont fausses :

  • Les océans absorbent en effet un quart environ des rejets de gaz carbonique, mais cette absorption est essentiellement due à la solubilité de ce gaz dans l’eau de mer. Le cycle du carbone mis en jeu par la vie marine reste pratiquement inchangé et le bilan des échanges qu’il met en jeu avec l’atmosphère est pratiquement nul (Le plancton contribue-t-il à absorber le surplus de gaz carbonique émis dans l'atmosphère par les activités humaines?).
  • Si la photosynthèse marine produit bien autant d’oxygène que la végétation terrestre, cet oxygène reste dans l’océan où il est indispensable pour la respiration des bactéries qui recyclent la matière vivante issue de la photosynthèse en sels nutritifs indispensables pour que le cycle de la matière vivante se perpétue( Une diminution de la concentration en oxygène de l'atmosphère est elle à craindre?). La quantité d’oxygène mise en jeu par la photosynthèse marine et terrestre est d’ailleurs très petite par rapport au contenu en oxygène de l’atmosphère, qui s’est constitué à l’ère primaire et est resté pratiquement stable par la suite.

Il serait bon de ne plus diffuser ces contre-vérités : les arguments solides pour prendre des mesures de protection de la biodiversité marine ne manquent pas.

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Les régions arctiques se réchauffent plus vite que prévu.

Yves Dandonneau

Aux hautes latitudes de l'hémisphère nord, le réchauffement du climat est beaucoup plus rapide qu'aux latitudes tropicales. Ce phénomène, connu sous le nom d'"Amplification Arctique", est expliqué par un transport global de chaleur, à la fois par l'atmosphère et par les océans, de l'équateur vers les pôles.
Les modèles climatiques rendent compte de cette Amplification Arctique, et prévoient que les zones polaires se réchauffent deux, voire trois fois plus vite que la température moyenne globale.
Une étude récente (*) basée sur des observations révèle que le réchauffement de l'Arctique est encore plus rapide : quatre fois plus intense que le réchauffement global moyen.
Cette tendance s'est accentuée depuis 2005 du fait de l'augmentation de la fréquence et de l'intensité d’événements chauds aux hautes latitudes. Une autre étude montre qu'au cours des vingt à quarante dernières années, l’air au dessus de la Mer de Barents s'est réchauffé au rythme de 2,7°C par période de 10 ans. Un des mécanismes qui conduisent à cette situation est dû à la réduction des surfaces enneigées après la fonte des glaces : ces surfaces qui auparavant réfléchissaient le rayonnement solaire deviennent fortement absorbantes. À cause de ce changement de comportement, les hautes latitudes sont critiques pour le climat de la Terre : la théorie astronomique de "l'alternance périodes glaciaires - interglaciaires de Milankovitch"  y a été validée par les calculs du rayonnement reçu à 67.5°N (approximativement celle du cercle polaire) par le climatologue André Berger. C'est en automne que la hausse y est la plus marquée : 4°C/10 ans. De tels changements rapides dans les zones arctiques (fonte des glaces, couverture réduite de la banquise) pourraient avoir des conséquences sur le climat des régions tempérées.
L'Amplification Arctique est reconnue comme un des processus majeurs responsables des vagues de chaleur que nous subissons en ce moment.

(*) The Arctic has warmed four times faster than the globe since 1980, par M. Rantanen, A. Karpechko, A. Lipponen, K. Nordling, O. Hyvärinen, K. Ruosteenoja, T. Vihma, et A. Laaksonen, étude en cours, préprint consultable sur https://www.researchsquare.com/article/rs-654081/v
Voir aussi https://www.amap.no/documents/doc/amap-arctic-climate-change-update-2021-key-trends-and-impacts/3594 qui n'est pas accessible facilement).


Mai 2022

Tout Arrive ! Le Swac* de l'Hôtel Intercontinental de Bora-Bora bientôt remis en service...

Système de climatisation par l'eau froide profonde (en anglais :Sea Water Air Conditionning)

David Levrat et Raymond Zaharia

Il y a plus de 100 ans, l'Argonaute d'avant l'heure G. Claude envisageait la construction de la première centrale Energie Thermique des Mers (ETM)... et son expérience a certes déjà montré toutes les difficultés rencontrées sur la conduite d'eau froide. (Expérience de Georges Claude à Cuba). 
Il y a près de 40 ans, l'Argonaute de la première heure Michel Gauthier visait déjà un projet ETM d'envergure en Polynésie, et devra à son tour éprouver les difficultés des projets pionniers.
Il y a 6 ans, le Club des Argonautes avait appris sans plaisir la défaillance du lestage de la conduite de captage d'eau froide profonde du Swac de l'Hôtel Intercontinental de Bora Bora, en service depuis 2006.
Aujourd'hui, le membre correspondant des Argonautes David Wary a piloté la remise en place de la conduite froide du SWAC de Bora Bora après avoir piloté plus tôt cette année la mise en place du plus puissant SWAC du monde, au Centre Hospitalier de Polynésie Française (CHPF) de Tahiti.
Prochaine étape pour ces conduites d'eau profonde : un autre membre correspondant des Argonautes Matthieu Hoarau devrait directement contribuer à son tour à la réussite d'un projet déjà bien avancé à La Réunion.

À consulter :

Dans la presse : 
Article Science et Vie du 18 mars 2022 : La clim venue du grand bleu
Franceinfo : Remorquage du  Swac de Tahiti à Bora Bora
La Dépêche de Tahiti : Le Swac du CHPF, un chantier titanesque
Énergies de la mer : Le plus long SWAC du monde en assemblage à PAPEARI avant son installation à TAAONÉ
La Tribune : Développement durable : les souhaits de Marlon Brando et du capitaine Nemo exaucés

Sur le site des Argonautes :
L'eau de mer profonde et son utilisation
Intérêts des eaux froides profondes en régions tropicales
Système de climatisation de l'Hôtel Intercontinental de Bora Bora
Bande dessinée-fiction : La cité de la mer


Mai 2022

En Nouvelle-Zélande, le niveau de la mer augmente par endroits deux fois plus vite....

Laurent Labeyrie

Début mai 2022, la presse s’est fait l’écho de la publication de l’étude NZ SeaRise : En Nouvelle-Zélande, le niveau de la mer augmente par endroits deux fois plus vite que prévue.
Voir l"émission Franceinter/environnement du 2 Mai à 12h35 de Sandy Dauphin).
Scientifiquement, ce n’est pas une découverte, par-contre, il s’agit là d’un travail exemplaire d’étude d’impact local de la montée du niveau de la mer dans une région soumise à d’importants ajustements topographiques.
Le niveau de la mer, hors de son aspect scientifique, est particulièrement important pour les hommes et l’environnement côtier. 90% de l’excès d’énergie lié au réchauffement global sert à réchauffer l’océan. En tout point, la hauteur d’eau dépend directement de la température des couches sous jacentes. Sur les 3,6 mm moyen de montée annuelle globale (GIEC AR6 GrI), environ 1,4 mm est lié à la dilatation correspondante. Globalement, le volume d’eau des océans dépend aussi du bilan de masse. La fonte des inlandsis polaires et des glaces continentales ajoutent environ 1,8 mm, mais la contribution liée au stockage des eaux douces est moins bien connue, et varie fortement, en particulier avec l’apparition ou non d’évènements comme « El Niños ».
La montée du niveau de la mer est suivie en détail au niveau global par les satellites issus du programme franco-américain Topex-Poseidon. Mais les techniques utilisées (satellites positionnés par GPS et radars altimétriques) ne peuvent pas être utilisées pour les zones à l’interface continent-océan. Le niveau marin sur les zones côtières est donc suivi du coté terre, par des GPS au sol et des enregistreurs de marées. Il dépend bien sur non seulement du niveau marin au large, mais de l’intensité des marées, des surcotes de tempête, et des mouvements verticaux du sol (l’isostasie). Ces mouvements sont liés au réajustement gravitaires locaux de la croûte continentale, et peuvent dépasser 10 mm par an dans les zones tectoniquement actives comme la Nouvelle-Zélande. On comprend donc l’intérêt de les connaitre en détail pour la planification des activités du littoral !

Mouvements isostasiques moyens observés par les GPC côtiers (Source Sonel)

 

Mars 2022

La "goutte d'air polaire" qui... se détache plus tôt...

Après une fin d'hiver anormalement douce, et un démarrage rapide de la végétation, un brusque refroidissement est annoncé pour la période du 1er au 4 avril 2022.

Animation montrant le mouvement d'air des masses polaires le 30 mars 2022.
Pour voir l'animation, cliquer ici

Des gelées tardives avaient déjà causé de gros dégâts aux cultures l'an dernier à la même période.
Alors que le démarrage de la végétation tend à se faire de plus en plus précoce en raison du réchauffement climatique, le risque de vagues de froid liées aux méandres du jet polaire ne diminue pas.
Pour l'épisode en cours, il ne s'agit pas d'un méandre du jet avec une large extension du nord au sud, mais plutôt d'une situation, où comme nous l'écrivions dans la faq "Vortex polaire et vague de froid" :
 "les jets peuvent se dédoubler et se multiplier en plusieurs branches, fusionner entre eux, accélérer en se rétrécissant pour donner de très forts vents d'ouest sur plusieurs milliers de kilomètres, ou encore se disperser en de multiples méandres. Les méandres et perturbations associées peuvent se traduire par des «gouttes froides» : isolements d'air froid polaire en altitude, quasi-stationnaires en position géographique ou se déplaçant dans n'importe quelle direction."

Voir : 
Notre faq : Vortex polaire et vague de froid
Brève avril 2021
Brève février 2021
Actualités Météo France : Offensive hivernale dès jeudi soir


 

 

Février 2022

The One Planet Summit for the Ocean - Brest les 9, 10, 11 février 2022

One Planet Summit, un sommet international pour agir face à l'océan a eu lieu à Brest du 9 au 11 février. Il a réuni des scientifiques, ONG, politiques et entrepreneurs, appartenant à plusieurs dizaines de pays autour de la question de la sauvegarde des océans.
L'objectif était une prise de conscience générale du rôle des océans dans la régulation du climat, et des questions clés telles que ressources notamment minérales, zones de pêche, pollution par le plastique,....

Le Club des Argonautes se réjouit de l'annonce qui a été faite : "Mercator Ocean International va devenir une organisation intergouvernementale".
Le président Emmanuel Macron et la ministre française de la mer Annick Girardin ont choisi ce sommet pendant la présidence française de l'UE, pour que la France signe la «Déclaration de Brest» aux côtés de cinq autres États européens. Dans cette déclaration, l'Espagne, l'Italie, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni et la France s'engagent à transformer Mercator Ocean International en une «institution internationale qui construira le premier océan numérique du monde".
Voir la déclaration de Brest sur le site de Mercator Ocean International.

Dans son discours d'ouverture, un argonaute, écrivain et amoureux de la mer a, avec son talent, sa poésie, son humour parfaitement décrit la situation "désastreuse" de l'Océan.
Voici l'intégralité du discours d'Erik Orsenna : 

OCÉAN

Multiples sont les mers.
Mais lui est unique.
Il est là et il nous attend.
L’Ocean.

Depuis trente ans, depuis Rio de Janeiro, le climat a ses rendez vous. Rendez-vous avec notre espèce, vous savez celle qu’on appelle «humaine». Rendez-vous qui alertent et qui, parfois, trop rarement, permettent d’agir.
Mais l'Océan restait seul. Privé d’invitation. Et il ne comprenait pas, l’Océan, il n’était pas loin de perdre ses nerfs : n’avez vous pas réalisé, les petits loups, que c’est à deux, l’atmosphère et moi, que nous dansons depuis la nuit des âges ?
Pardon Océan ! Nous voici ! L’oubli est réparé. Nous voici, enfin !

Il se trouve qu’à l’Académie française, j’ai l’immense et très intimidant et très illégitime honneur d’occuper le fauteuil 17, celui de Louis Pasteur et du commandant Cousteau.
Le premier, né il y a tout juste deux cents ans, nous a révélé l’existence et les manigances de ces toutes petites bêtes nommées microbes, connaissance nécessaire pour nous soigner.
Le second, mort il y a vingt-cinq ans, nous a fait entendre, entendre et voir, le dessous de la surface, le monde du silence.
Si de l’épidémie qui nous frappe une leçon peut être retenue, c’est que la santé se moque des frontières : elle est Une, comme l’Océan. Et comme la Vie.
Et chacun sait que la pollution des mers est d’abord celle des fleuves. Donc notre responsabilité à nous, et à nous seuls, terriens.

Alors se réunir, d’accord ! Mais pour quoi faire ?

Je te connais, Océan ! Je te connais bien pour m’être, vieux matelot, promené si souvent sur ton dos. Figurez-vous qu’il est comme nous, l’Océan. Ce ne sont pas des mots qu’il attend. Les bla bla, il s’en moque. Les paroles, tu t’en méfies, l’Océan ! Tu es encore plus taiseux que tes marins !. Mais ton murmure est immense et peut, sans prévenir, virer à la colère..
Oui ! Il est comme nous, l’Océan ! Il piaffe, il en a marre d’attendre ! Écoutez tous et toutes ce que ses flots nous disent : si, gentils messieurs et nobles dames, si vous n’êtes pas venus avec des actes, pourquoi vous être déplacés si nombreux, et en si luxueux équipages, passez votre chemin, retournez en vos palais ! Et laissez l’Océan couler !
Aujourd’hui, à Brest, Brest même, il ne s’agit pas de tourisme ni de diplomatie. Mais d’une menace et d’un gâchis. Si vous ne décidez rien. Ou si, ayant décidé, vous n’appliquez pas. Ou trop tard.

Pourquoi, mais pourquoi laissons nous se dégrader ce trésor ? Ces immenses et si diverses ressources dont nous, les générations à venir, seront privées si rien n’est fait pour les protéger ? Comment, sans lui, se nourrir ? Comment échanger ? Et comment rêver ? Comment sortir de sa prison ? Comment explorer le possible ?
Pourquoi méprisons nous cet ami, ce bien plus qu’un ami puisqu’il nous a donné la vie, pourquoi dédaignons nous cet incomparable allié, ce trop indulgent allié dans notre lutte contre tous les dérèglements ? Océan, nous avons encore tant et tant de belles choses à faire ensemble !

Homme libre, toujours, toujours, tu chériras la mer !
Ce rendez vous de Brest, en cette mi février 2022, restera dans l’Histoire.
Pour le meilleur. Ou pour pire !
Mesdames et messieurs, à nous mais d’abord à vous de jouer !

 


Janvier 2022

Le réseau ARGO d'observation des océans évolue… nouvelle phase "OneArgo" 

Les flotteurs ARGO en 2025 : OneArgo - Source ARGO

Reconstituer le passé, observer le présent, analyser les données observées des milieux naturels (atmosphère, océans, continents, glaces…), modéliser les processus, prévoir le futur (à partir d'hypothèses) sont les mots-clés de la recherche sur le climat.

C'est ce qui a pu être mis en œuvre pour les Océans en 2000, grâce au programme international ARGO, premier réseau global d'observation in-situ tant en surface qu’en profondeur sous l'égide de la COI et de l'OMM.

La France a participé à son financement dès le début. Le Congrès américain pas très motivé a finalement suivi en donnant un financement à la NOAA, ce qui a permis d'accélérer le projet. Puis 17 pays se sont engagés (dont, outre la France et les États-Unis, onze autres pays européens, la Chine, le Japon, l'Australie, l'Angleterre) ; aujourd'hui, une trentaine sont actifs. 

Le programme ARGO, c’est la collecte des données sur un temps long en libre accès, plus de 4 000 flotteurs en service allant à des profondeurs de 0 à 2 000 m, pour un plus petit nombre à 4 000 m et bientôt à 6 000 m, qui collectent des données sur la température, la salinité pour l'essentiel (plus de 100 000 profils par an entre 0 et 2000 m), ainsi que sur certains nouveaux types de flotteurs, l'acidité, l'oxygène, la chlorophylle, la lumière ou le nitrate ….
C'est aussi la publication de plus de 2 000 articles scientifiques dans le monde qui contribuent à une connaissance approfondie des écosystèmes marins et de leur relation avec le climat.

Ces mesures, complémentaires des données satellites sont utilisées pour l'amélioration des connaissances de l'océan interne : la circulation océanique globale, y compris les cellules méridiennes assurant l’oxygénation des masses d'eau profondes, l'amélioration des modèles climatiques, l'étude des changements climatiques sur plusieurs décennies…, mais aussi par les systèmes d'océanographie opérationnelle tels que Mercator Ocean et le Service de Surveillance de l'Environnement Marin (CMEMS) du programme européen Copernicus.

Depuis le début du programme ARGO, la France a été leader de l'effort européen pour cette infrastructure mondiale en s'impliquant dans tous les aspects du programme ARGO : coordination européenne, centre de données (elle possède l'un des deux centres mondiaux de traitement), développement de l'instrumentation, recherche et océanographie opérationnelle.

Elle a pris dès 2011 les dispositions pour mettre en place le projet NAOS (Novel Argo Ocean observing System) pour une durée de 9 ans.
La consolidation sur le plan administratif est intervenue en 2014 avec la mise en place d'une structure légale Euro-Argo ERIC (European Research Infrastructure Consortium), qui organise et fédère les contributions européennes à Argo et dont le siège est localisé à Brest.
Aujourd'hui la France annonce un investissement de 21 millions d'euros pour participer au renforcement du programme ARGO qui s'appellera désormais OneArgo.

Grâce à ce mouvement d'amélioration continue des flotteurs, le programme Argo entre dans une nouvelle phase, appelée OneArgo, qui vise une extension aux plus grandes profondeurs (Deep Argo) et le développement du réseau de flotteurs équipés de capteurs bio-géochimiques (BGC Argo). OneArgo permettra de répondre à de nouveaux enjeux scientifiques sur le rôle de l'océan profond sur le climat, la désoxygénation et l'acidification des océans, ou encore le cycle du carbone. Pour cela, OneArgo doit maintenir 4 700 flotteurs (2 500 standards, 1 200 profonds et 1 000 BGC) en opération dans l'ensemble des océans, nécessitant un déploiement de 800 nouveaux flotteurs par an. La contribution de la France à ces évolutions du programme Argo se fera dans le cadre de 3 projets distincts.

  • Le projet ObsOcean du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) Bretagne (2021-2027)
    Qui prévoit l'acquisition de flotteurs et la gestion des données acquises pour la nouvelle phase d'Argo 2021-2027 : flotteurs standards, dont certains avec capteurs d'oxygène, flotteurs profonds faisant des mesures jusqu'à 4 000 mètres, flotteurs BGC (biogéochimiques).
  • Le projet Piano du Plan d'investissement exceptionnel de l'Ifremer (2021-2025) ;
    Essentiellement dédié à des développements technologiques concernant le flotteur et les capteurs pour consolider les technologies existantes, et au développement d'une deuxième génération de flotteurs profonds et de nouveaux capteurs pour enrichir la gamme de flotteurs biogéochimiques.
  • L'Equipex+ Argo 2030 de l'Agence Nationale pour la Recherche ANR (2021-2029).
    Il servira de démonstrateur scientifique et technique pour les flotteurs BGC et Deep de deuxième génération (BGC-ECO et Deep-6000). Les 22 flotteurs Deep-6000 et les 15 flotteurs BGC-ECO qui seront acquis et déployés dans Argo-2030 fourniront des observations allant de la dynamique physique aux niveaux trophiques élevés (zooplancton et petits poissons), étendant ainsi le champ d'application d'Argo à la recherche écologique marine. Les flotteurs Deep-6000 renforceront le réseau Argo en échantillonnant les couches abyssales et en fournissant des observations biogéochimiques profondes grâce aux capteurs d'oxygène dont ils seront équipés. Ces flotteurs vont révolutionner les sciences océaniques en palliant et, à terme, en résolvant le sous-échantillonnage chronique des couches et écosystèmes marins abyssaux.

Source Ifremer   

 

Documentation

Communiqué de presse 

 Ifremer : 21 millions d’euros d’investissement : Argo France doté de nouveaux moyens pour sonder l’océan

Euro-Argo-Eric

Publication du site :

Observation de l'océan depuis l'océan - Mesures In-Situ


Novembre 2021 

Le Prix Nobel de Physique 2021 a été attribué pour moitié, conjointement, aux climatologues Syukuro Manabe, un Américano-Japonais, et Klaus Hasselmann, un Allemand, "pour la modélisation physique du climat de la Terre, pour en avoir quantifié la variabilité et prédit de façon fiable le réchauffement climatique".
C'est la deuxième fois qu'un Prix Nobel scientifique distingue les sciences du climat : le Prix de Chimie 1995 avait été attribué à P. Crutzen, M. J. Molina et F. S. Rowland pour leur étude du "trou d'ozone" (et le Prix de la Paix 2007 avait été attribué conjointement à l'ancien vice-président américain Al Gore et au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, GIEC). L'autre moitié du Prix de Physique est attribuée cette année au physicien théoricien Giorgio Parisi

Syukuro Manabe (Olivier Talagrand, membre du Club des Argonautes)

Après des études au Japon, Syukuro ('Suki') Manabe est venu aux États-Unis dans les années 1960.
Il est entré au Geophysical Fluid Dynamics Laboratory (GFDL), un Laboratoire du gouvernement fédéral états-unien créé par J. Smagorinsky, et installé à l'époque à Washington (et plus tard à Princeton dans le New-Jersey).
Utilisant les moyens offerts par les moyens de calcul puissants qui devenaient disponibles, S.Manabe a travaillé au développement de modèles numériques de simulation climatique. Ces modèles sont analogues aux modèles qui étaient déjà utilisés à l'époque pour la prévision météorologique ordinaire, et sont fondés sur les mêmes principes physiques de base (conservation de la masse, de l'énergie et de la quantité de mouvement, auxquels s'ajoutent les lois qui gouvernent l'émission et l'absorption du rayonnement électromagnétique). Mais ils sont destinés à être "intégrés" sur des durées beaucoup plus longues, et à étudier les variations du climat à long terme. S. Manabe s'est dès le début intéressé à l'effet radiatif des gaz atmosphériques, et particulièrement de la vapeur d'eau (H20) et du dioxyde de carbone (CO2), deux puissants gaz à effet de serre. Il a procédé de façon méthodique, étudiant d'abord l'équilibre radiatif d'une colonne d'atmosphère, obtenant dès 1967 (avec R. Wetherald, son collègue au GFDL) la conclusion qu'un doublement du contenu atmosphérique en CO2 pourrait conduire à terme à une augmentation de la température au sol de l'ordre de 2°C. Il a ensuite étudié la circulation et le bilan radiatif d'une partie d'atmosphère d'aire limitée, d'une atmosphère entière, et enfin (en collaboration avec K. Bryan, un autre collègue du GFDL), d'une atmosphère couplée avec un océan. Les nouveaux résultats confirmaient les premières conclusions de Manabe. Celui-ci donnait ainsi une estimation quantitative plus précise, et fondée sur des bases physiques beaucoup plus solides, à des considérations formulées dès la fin du XIXième siècle par le chimiste suédois Arrhenius, puis plus tard par le Britannique Callendar. Aujourd'hui, plus de cinquante ans après les travaux initiaux de Manabe, on observe l'échauffement annoncé, et les 'projections' prévues, bien que sujettes encore à une marge d'incertitude, sont bien compatibles avec ses premières estimations.

Manabe a continué ensuite le développement de Modèles de Circulation Générale (MCG), y ajoutant, outre l'océan, une représentation détaillée des nuages et du cycle de l'eau, de la cryosphère, des échanges avec le sol, ainsi que de nombreux autres phénomènes intervenant dans la machine climatique. Il s'est intéressé entre autres aux âges glaciaires et aux variations passées du climat, simulées elles aussi de façon réaliste. On dispose maintenant de 'Modèles du Système Terre' simulant de plus en plus de processus, certains commençant à représenter les interactions entre le climat et l'économie.

S. Manabe a été un véritable pionnier dans le développement de la modélisation numérique du climat, et plus généralement dans les sciences du climat. Les modèles numériques du climat sont maintenant utilisés à de nombreux travaux de recherche et à de multiples applications. Ces modèles sont en particulier la source principale des 'projections' incluses par le GIEC, quant au climat à venir, dans ses rapports successifs.

Klaus Hasselmann (Claude Frankignoul, Sorbonne université, LOCEAN)

Dès le début des années 60, Klaus Hasselmann avait établi par des développements en série et des calculs très complexes le rôle fondamental des interactions non-linéaires entre ondes de surface dans la croissance de la mer de vent et la prévision de l’état de la mer. Ces articles novateurs m’avaient fasciné, aussi, lors d’une de mes longues visites au Woods Hole Oceanographic Institution, USA où il travailla en 1971 et 1972, ai-je été heureux qu’il m’ait invité à venir travailler quelque temps à Hambourg. J’ai passé plus de deux ans à Hambourg, de fin 1973 à 1976, au moment où il créait l’Institut Max Planck de météorologie et développait sa théorie novatrice sur la variabilité stochastique du climat. Alors que beaucoup de chercheurs tentaient à l’époque d’expliquer les variations du climat par des influences extérieures et déterministes comme des changements de rayonnement solaire et des rétroactions discutables, Klaus Hasselmann a démontré qu’il existait une importante variabilité “naturelle” du climat qui était due à l’impact des fluctuations journalières du temps (vent, température, pluie) sur l’océan, la glace de mer et les autres composantes “lentes” du système climatique qui intègrent ce forçage “stochastique”. Si ce dernier n’est guère prévisible au-delà d’une dizaine de jours, les variations naturelles du climat peuvent l’être à long terme car elles obéissent à leur propre dynamique et peuvent avoir un temps de réponse très long. Sa publication (Hasselmann 1976 : Stochastic climate models, Part 1 : Theory) est fondamentale et s’applique à de nombreux aspects de la recherche climatique, si bien que tous les jeunes chercheurs de nos disciplines devraient la lire. Comme l’article était très théorique, faisant l’analogie avec la marche aléatoire, le mouvement brownien et d’autres concepts de physique théorique, Klaus voulait le rendre plus accessible par des applications concrètes et même une illustration numérique. C’est ainsi que j’ai travaillé avec lui sur la variabilité naturelle de la température de surface océanique qui est bien représentée - loin de l’équateur - par un modèle simple qui est encore utilisé de nos jours sous une forme à peine plus sophistiquée (Frankignoul et Hasselmann 1977, Part 2) : la couche superficielle océanique a une grande inertie thermique et répond en intégrateur du forçage stochastique atmosphérique. En parallèle, il a lancé d’autres jeunes chercheurs sur des applications comme la variabilité naturelle de la température globale ou les variations de la couverture de glace en Arctique, suggérant toujours une approche fondamentale basée sur des modèles aussi simples que possible, même si ils demandaient des calculs approfondis comme ce fut le cas lorsque, avec Peter Müller, j’ai estimé la réponse de l’océan profond au forçage stochastique dû au vent. Cependant, après avoir montré pourquoi le climat fluctue et a toujours fluctué, Klaus Hasselmann a développé une stratégie pour mieux détecter un signal déterministe comme l’échauffement global en présence du «bruit » causé par cette variabilité naturelle du climat. C’est une méthode d’optimisation qui, à nouveau, a influencé de manière durable la recherche sur les changements climatiques. Il serait fastidieux de citer toutes ses contributions allant de méthodes d’analyse et d’optimisation statistique à l’interprétation des observations satellitaires et l’impact socio-économique des changements du climat ou au développement du modèle de climate du Max-Planck Institute qui est devenu l’un des meilleurs modèles utilisés pour la prévision climatique. Il a également joué un rôle essentiel dans différents programmes de mesure in-situ et dans l’organisation mondiale de la recherche sur le climat.
Si Klaus Hasselmann a guidé et influencé de nombreux étudiants et chercheurs, il l’a fait pour contribuer à la connaissance, à la science, au progrès, le plus souvent sans même associer son nom aux travaux qu’il avait suscités. Pour moi, travailler avec lui a été une expérience stimulante qui m’a influencé tout au long de ma carrière. Son intelligence extraordinaire et sa rapidité d’esprit (et de parole) étaient parfois éblouissantes, mais pour ceux qui ont pu en profiter, c’était source d’inspiration continue. Et quelle surprise ne fut pas la nôtre lors du colloque tenu en 1991 en l’honneur de ses 60 ans quand, au lieu de parler de variabilité climatique pendant 15 minutes comme nous l’attendions, il nous a dévoilé que depuis plusieurs décennies il travaillait (surtout pendant ses week-ends) sur la physique fondamentale et avait développé une théorie des champs et des particules entièrement nouvelle. Son exposé dura deux heures. Ironiquement, pour celui qui a toujours utilisé des modèles et des concepts stochastiques, sa théorie, le modèle Metron, est un modèle déterministe qui vise à résoudre le paradoxe de la dualité onde-particule qui n’est qu’à moitié expliqué par la théorie quantique des champs. Le modèle Metron dérive des solutions du modèle toutes les propriétés des particules élémentaires et les constantes universelles comme la gravité, la masse, la charge électrique ou la supraconductivité. Construire comment obtenir ces solutions a demandé plusieurs années de manipulations algébriques, mais il n’a pas encore pu démontrer leur existence dans le cas général. Pourtant, cela ne le tracasse guère car, comme pour ses travaux fondamentaux sur climat, d’autres continueront surement dans cette nouvelle voie.

Adapté de «Klaus Hasselmann, le visionnaire», La Météorologie N° 115, 2021.


Août 2021
Après la publication du sixième rapport du Giec

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié le 9 août 2021 le premier volet de son sixième rapport d’évaluation (AR6 Assessment Report 6) "Changements climatiques : les éléments scientifiques".

Ce rapport, dont la rédaction a débuté en 2017-2018, rassemble les connaissances scientifiques les plus récentes et les plus complètes du système climatique et des changements climatiques. Il apporte plusieurs éléments nouveaux par rapport aux éditions précédentes.

Christophe Cassou, climatologue, directeur de recherche au CNRS et co-auteur du rapport du GIEC, apporte au grand public une vision sur sa réalisation et son contenu (interview, diffusée par France Culture le lundi 9 août) :

  1. De nombreuses observations permettent d'établir, sans équivoque, le rôle dominant des activités humaines dans l'augmentation de la concentration du dioxyde de carbone atmosphérique.
  2. L’évolution déjà entamée des composantes lentes du changement climatique (élévation du niveau de la mer, calottes polaires et glaciers) est irréversible.
  3. Les réactions du système climatique aux perturbations sont plus rapides qu’on ne le pensait auparavant, en raison d’une plus faible inertie de ce système.
  4. Le nombre de lieux et de saisons concernées par le risque d’occurrence d'événements extrêmes : canicules plus longues et plus intenses, augmente.
  5. L’approche par région est essentielle : le rapport décline les effets du changement climatique à l’échelle globale, mais aussi, grâce aux progrès des connaissances, aux échelles régionales. L’Arctique et la zone Europe - Méditerranée sont désignées comme des régions phares ou "sentinelles".
  6. Les puits naturels de carbone (océan et végétation terrestre) deviendront de moins en moins efficaces.
  7. Des événements à faible probabilité mais à haut risque sont identifiés : le ralentissement de la circulation océanique méridienne de l'Atlantique, ainsi que le risque d'aridité en Europe et en Méditerranée, en font partie.
  8. Le méthane rejoint le gaz carbonique sur la liste des efforts à accomplir pour réduire rapidement nos émissions.

Publié dans un contexte de vagues de chaleur intenses (Canada), d’inondations catastrophiques (Allemagne, Belgique, Chine) et d’incendies dévastateurs (Grèce, Californie, Turquie), ce rapport analyse les conséquences de l’évolution des gaz à effet de serre selon cinq scénarios socio-économiques : seuls des comportements très économes en gaz carbonique permettraient de limiter la hausse de la température moyenne globale en deça de 2°C. Ce qui a conduit notre collègue Jean Jouzel à appeler à une prise de conscience :

" Chaque euro doit être utilisé au regard de son impact pour limiter les risques périlleux pour les jeunes. Toute la finance doit se mettre au service de la cause climatique. Les lois doivent être écrites avec ce seul objectif."  

 

 Les inondations de juillet 2021 en Europe

Yves Dandonneau

Habituellement, les catastrophes climatiques nous surprennent, et leur analyse, puis leur explication par les climatologistes viennent après.
Un article écrit par un groupe de chercheurs en Angleterre publié en juin 2021 dans la revue scientifique "Géophysical Research Letters" (Quasi-Stationary Intense Rainstorms Spread Across Europe Under Climate Change) prévoit que le changement climatique risque d'avoir deux effets : l'atmosphère contient davantage d'eau, et l'accroissement de la sinuosité du jet stream (voir notre page Vortex polaire et vague de froid) peut provoquer un ralentissement du déplacement vers l'est de certaines dépressions pluvieuses.
La combinaison de ces deux effets est de nature à provoquer des cumuls de pluies très abondants en zone tempérée.
Deux semaines après la parution de l'article, les inondations d'une intensité extrême qui ont frappé la Belgique et l'Allemagne semblent bien relever de cet avertissement.


Mai 2021

4 mai 2021 Journée professionnelle du Forum Météo et Climat.
 

Forum International de la météo et du climat (FIM). Colloque international 2021 : Les événements extrêmes : un avant-goût du climat futur ?

L'intervention du sénateur Ronan Dantec sur le thème de l'adaptation au changement climatique, (une question reconnue, mais peu traitée jusqu'à présent), mérite d'être entendue ! 
Merci a Météo et Climat pour la mise en ligne de cet événement.

Voir aussi le rapport du Sénat sur le sujet.


Avril 2021

Animation sur le vortex polaire 

Jean Pailleux

Après la vague de froid sur l'Europe septentrionale, un phénomène analogue se produit en avril avec des conséquences beaucoup plus sévères pour les agriculteurs.

Cliquer sur l'image pour voir une animation réalisée à partir de cartes météo de la NOAA, montrant comment, entre le 3 et le 6 avril, de l'air polaire (en bleu foncé) descend sur les Iles Britanniques, puis la France et le nord de l'Espagne.

Cliquer sur l'mage pour voir l'animation - Crédit Scott Ducan

Ces cartes animées utilisées par les prévisionnistes  montrent un champ de pression (lignes blanches) ramenée au niveau de la mer superposé au champ de température à 850 hPa (vers 1,5 km d'altitude).

Mars 2021

Climatisation par l'eau froide profonde

Récemment, à la une de la presse de la Polynésie Française, ces titres sur  le nouveau système de climatisation de l'Hôpital de Taaone :
"Le plus long Swac (Sea Water Air Conditioning) du monde en assemblage à Papeari avant d'être installé à Taaone"
"Le Swac du Centre Hospitalier de Polynésie Française, un chantier titanesque"

Crédit Geocean

Ce sera le troisième système de climatisation utilisant l'eau froide profonde de l’océan Pacifique qui sera mis en service en Polynésie Française.
La climatisation des bâtiments dans les territoires insulaires comme la Polynésie ou La Réunion est indispensable en raison de leur climat tropical. Les climatiseurs conventionnels, très consommateurs d'électricité, représente pour ces régions une forte proportion de leur consommation globale alors que cette énergie est produite à un coût particulièrement élevé.
Ces îles possèdent des réserves d'eau froide profonde importantes et renouvelables (température de l'eau de l'ordre de 4°C à environ 1 000 m de profondeur). Depuis plus d'une décennie, on sait les exploiter grâce au SWAC (Sea Water Air Conditioning). Schématiquement, l'eau froide est captée par une canalisation et pompée vers un échangeur qui refroidit le circuit d'eau de la climatisation du bâtiment. Il n'y a pas besoin d'énergie pour refroidir l'eau, la consommation électrique est réduite au pompage et à l'inspection de la conduite d’au froide.
Les deux premiers Swac commerciaux réalisés dans le monde sont ceux de Polynésie.
En 2006, l’hôtel Intercontinental de Bora Bora a entièrement climatisé son établissement  avec un système SWAC. Voir sur notre site Exemple de climatisation par l'eau froide profonde de David Wary, initiateur et maître d’œuvre de cette réalisation, et aussi correspondant du Club des Argonautes.
En 2012, un équipement similaire a été installé sur l'atoll de Tetiaroa à l’hôtel Brando.
En octobre 2021, ce sera le CHPF (Centre Hospitalier de la Polynésie Française) qui mettra en service son propre SWAC qui sera substitué au système de climatisation actuel, une centrale à eau glacée.
Cette réalisation représentera une économie notable en consommation d'électricité et quelques milliers de tonnes de CO2 en moins dans l'atmosphère.
Une centrale à eau réfrigérée comme celle de l'hôpital coûte 5 M€ à l'achat, doit être renouvelée tous les 7-10 ans, tandis que sa consommation annuelle d’électricité est de quelques 10 000 MWh pour plus de 3 M€ / an.
Le nouveau système coûte 25 M€ pour 30 ans, et sa consommation électrique est fortement réduite, limitée à des charges d'exploitation inférieures à 500 K€ par an, comprenant la consommation des pompes et l'inspection et l’entretien de l’installation.
Ces projets de Swac ont été réalisés sous la responsabilité et le contrôle direct de la Société Airaro. très engagée dans les projets liés à l’énergie renouvelable marine.

En savoir plus :
La Dépêche de Tahiti
Radio 1 Polynésie française
Énergies de la mer
Airaro
Système de climatisation de l'Hôtel Intercontinental de Bora Bora
Climatisation de l'hôtel Brando
L'eau de mer profonde et son utilisation
Intérêts des eaux froides profondes en régions tropicales


Février 2021

Avis du Haut Conseil pour le Climat (HCC) sur le projet de loi climat et résilience

Le HCC a rendu public le 23 février 2021 un rapport où il n'hésite pas à détailler les insuffisances et les incohérences de ce projet.

Voir le rapport publié

Pour mémoire :

"Le Haut Conseil pour le Climat fournit des avis et des recommandations indépendants sur l’élaboration et l’atteinte des budgets carbone de la France et les politiques mises en place pour lutter contre le changement climatique."

 Vague de froid sur l'Europe septentrionale

Jean Pailleux

Au début du mois de février 2021, une masse d'air froid se déplace de l'Arctique vers le nord de la Russie et la Finlande, puis à travers toute l'Europe septentrionale jusqu'aux Iles Britanniques et la moitié nord de la France.
Celle-ci est affectée par des chutes de neige et des températures anormalement froides (mais pas aussi extrêmes que celles observées à plusieurs reprises ces dernières décennies, et loin de la vague de froid de février 1956).
Sur l'Europe occidentale, la situation météorologique pour le 10 février 2021 au matin est illustrée à partir de la carte suivante extraite des archives de l'association  "Infoclimat".

Cliquer sur l'image pour accéder à la carte originale. 

En utilisant les boutons en haut de la carte, on peut suivre finement (d'heure en heure, de jour en jour,...) l'évolution de cette vague de froid. On peut aussi comparer avec les mêmes dates et heures des quelques années précédentes archivées sur le même site Infoclimat.


Les vents d'est ou nord-est qui balaient toute l'Europe septentrionale sont associés à une anomalie de la circulation générale caractérisée par un puissant anticyclone recouvrant :

  • le Groënland,
  • la Mer de Norvège,
  • La Scandinavie

et s'étendant jusqu'au pôle nord.

Une vaste zone dépressionnaire, centrée par 50°N, couvre une grande partie de l'Atlantique au sud de cet anticyclone. 

Carte du 10 février 2021 à 00h UTC. Source ECMWF.

Dans le passé, cette configuration du champ de pression a parfois correspondu à une situation de blocage atmosphérique entraînant la persistance sur plusieurs semaines d'une vague de froid (février 1956, 1963, 1986).
Au 10 février 2021, les modèles de prévision nous indiquent que la situation n'est pas bloquée et que la vague de froid ne devrait persister que quelques jours.

Cette vague de froid de février 2021 est consécutive à un basculement du vortex polaire et au réchauffement stratosphérique soudain (SSW: Sudden Stratospheric Warming") qui lui est associé. Ce phénomène est documenté sur le site de Météo-France.
Voir en particulier la vidéo de Sébastien Léas à la fin de la page web reproduite ci-dessous :

 

Documentation

Infoclimat, la météo en temps réel

European Centre for Medium-Range Weather Forecasts (ECMWF)


Paul Crutzen, météorologue et chimiste néerlandais né à Amsterdam nous a quitté le 28 janvier 2021 à l'âge de 87 ans.
Il obtint un doctorat en météorologie de l'université de Stockholm en 1973, entra au Centre national de recherches atmosphériques  de Boulder  dans le Colorado, avant de diriger l'institut Max-Planck de chimie, à Mayence.
Prix Nobel de chimie en 1995, son nom est associé à "l'anthropocène", nom qu'il a proposé pour désigner ce nouvel âge géologique dans lequel les activités humaines agissent sur l’avenir de la planète, mais aussi au rôle des oxydes d'azote dans la destruction de la couche d'ozone.

En savoir plus :

L'article de Pascaline Millet dans le journal suisse Le Temps : "Décès de Paul Crutzen, qui fit la pluie et le beau temps dans les sciences de l’environnement"
The New York Times : Paul Crutzen, Nobel Laureate Who Fought Climate Change, Dies at 87
Wikipedia 

Janvier 2021

«Où est le sens» par Sébastien Bohler 

Recension de Yves Dandonneau

Dans un ouvrage collectif du Club des Argonautes (Livre "Climat, une planète et des hommes", publié au Cherche Midi en 2011) le philosophe Jean Pierre Dupuy déclarait : «Les peuples et leurs gouvernements ne croient pas ce qu’ils savent».
Ce constat correspond bien au fait que nous avons la certitude d'aller vers des changements climatiques et environnementaux très profonds, mais que nous semblons incapables de prendre les décisions pour les éviter ou les réduire. Un livre de Sébastien Bohler écrit en 2020 s'appuie sur les neurosciences pour apporter une interprétation à cette inhibition paradoxale.
Le fragile homo sapiens que nous sommes n'a pas survécu grâce à sa force physique, mais plutôt grâce à sa faculté mentale de pressentir les dangers en interprétant des signes dans son environnement. Beaucoup d'animaux ont sans doute cette faculté, mais elle serait particulièrement développée chez nous.
Les neurosciences montrent que ces pressentiments ont pour siège le cortex antérieur cingulaire du cerveau, dont on peut facilement suivre l'activité par IRM ou au moyen d'électrodes placées sur la tête. De très nombreuses expériences, intelligemment conçues, ont ainsi pu être réalisées depuis plusieurs dizaines d'années sur des groupes de volontaires soumis à des tests basés sur des stimuli ou des conditionnements différents. Une excitation de ce cortex est révélatrice d'une angoisse que nous tentons de résorber en adoptant un comportement qui rétablisse le calme.
Nous nous sentons menacés si nous sommes seuls et nous cherchons à nous réfugier au sein de groupes pour être mieux défendus. Pour faire confiance à ces groupes, on a besoin de signes : tel signe, des amis, tel autre, des ennemis. Ces signes symbolisent une représentation du monde qui convient aux membres du groupe et les réconforte.
Une autre cause fréquente d'excitation du cortex est le manque d'estime de soi. À cet égard, les réseaux sociaux offrent un remède facile et rapide : envoyer un message et recueillir des «like» crée immédiatement des liens de fidélité avec des groupes que l'on rejoint alors.
Ce mécanisme a grandement contribué au succès de divers mouvements de contestation, à la montée de la défiance dans de nombreux domaines, et au progrès inquiétant des théories complotistes.
En se basant sur de nombreuses expériences conduites par des spécialistes des neurosciences, Sébastien Bohler donne aussi une explication à un événement aussi inacceptable que la montée du nazisme autour de Hitler. Il permet aussi de comprendre comment Donald Trump a pu récolter autant de votes aux États Unis.
Ces explications plausibles à des événements qui choquent la raison est un point fort de ce livre qui, à ce titre, mérite d'être lu.
Mais quelle leçon peut on en tirer pour adapter nos comportements aux menaces de la dégradation et de la finitude de notre environnement, et du changement climatique ?
Le livre n'en parle pratiquement pas, mais sa conclusion y est entièrement consacrée. Après que l'histoire de l'humanité ait été guidée par un sens élaboré autour de religions et de mythes, puis par un sens social et matérialiste avec le développement de l'industrie, c'est maintenant selon l'auteur un sens écologique qui devrait guider l'humanité.
Les obstacles sont nombreux et difficiles, à commencer par l'abandon de notre frénésie de consommation et de puissance. Il souligne le besoin d'un sens du bien et du mal, de signes et de rites, susceptibles de rassembler l'humanité, bref, d'une religion basée sur une morale écologique. Mais comment prendre un tel virage dans notre civilisation alors que notre cerveau inchangé nous demande de l'apaiser en consommant davantage, ou en nous enfermant dans le premier groupe venu ?
En spécialiste des neurosciences, Sébastien Bohler pense qu'en apaisant notre cortex cingulaire, la morale environnementale aurait aussi l'immense avantage de nous libérer des replis identitaires qui empoisonnent nos sociétés.
Il ne nous reste plus qu'à croire ce que nous savons. 

Décembre 2020

Cinq ans après l'accord de Paris

Source Reddit

L'accord de Paris sur le climat a été signé il y a cinq ans à l'issue de la COP 21. Cet anniversaire a été l'occasion de nombreuses déclarations, allant des plus pessimistes, qui considèrent que la bataille est dores et déjà perdue, à de plus modérés qui considèrent que, certes nous n’allons pas assez vite, mais que des changements positifs ont lieu, comme la perte de valeur des actions de l'industrie pétrolière et du charbon, ce qui est un signe encourageant, parmi d'autres.

Cet anniversaire a été marqué les 10 et 11 décembre par le Conseil Européen qui a approuvé un objectif contraignant consistant en une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'au moins 55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Le lendemain 12 décembre plus de 70 chefs d’états ou de gouvernements ont participé en vidéo conférence.au «Climate Ambition Summit» de l'ONU et réaffirmé leur adhésion à l'Accord de Paris.

Les débats sur l'atténuation du dérèglement climatique ont le plus souvent trait à des mesures contribuant à limiter notre dépendance à ces combustibles fossiles :

  • comment rénover les logements thermiquement mal isolés,
  • développer de nouvelles voitures ne consommant pas de carbone fossile,
  • lutter contre la déforestation,
  • planter de nouvelles forêts, etc.

De nombreuses initiatives locales visent à étendre ces pratiques vertueuses :

  • bâtiments mieux isolés,
  • solutions plurielles de mobilité intégrant les "mobilités douces",
  • recours prioritaire aux ressources locales,
  • commerces de proximité, etc.

Quel que soit l’intérêt de ces mesures, rien ne garantit qu'elles suffiront à respecter la contrainte globale que sont les "budgets carbone fossile" de l'humanité.

Depuis le début de l'ère industrielle, l'humanité a ajouté près de 1130 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère, (plus de la moitié de ce qu'elle contenait en 1750). La concentration en CO2 est ainsi passée de ~275 parties par million (ppm) à sa valeur actuelle proche de 415 ppm.

De ce fait, la puissance de réchauffement de l'effet de serre naturel, (de l'ordre de 150 W /m2), a augmenté d'environ 2,2 W /m2. Par conséquent, la température moyenne à la surface de la Terre augmente avec la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère.
Les estimations de la sensibilité climatique qui résume cette dépendance vont de +1,5 à +4,5° pour un doublement de la concentration en gaz carbonique de l'atmosphère (soit 560 ppm) par rapport à ce qu'elle était à l'ère préindustrielle.
Or, en 2020, nous sommes à 410 ppm, et au rythme actuel de notre consommation de carbone fossile, cette concentration augmente d'environ 2,5 ppm/an, de sorte que dans 30 ans, si nous ne diminuons pas notre consommation, nous serons pratiquement arrivés à 485 ppm de gaz carbonique, augmentant encore de 0,8 W/m2 le forçage par le gaz carbonique.

Selon ce qu'on sait de la sensibilité climatique, ceci rend probable le dépassement des limites figurant dans l'accord de Paris.
Comme chaque année nous brûlons environ 9 gigatonnes de carbone fossile, au bout de ces 30 ans, nous en aurions brûlé 270 gigatonnes. C'est très inférieur aux réserves de carbone fossile connues en 2019. Il faudra donc cesser de brûler ces réserves bien avant qu'elles soient épuisées.
Nous ne disposons que de quelques dizaines d'années pour apprendre à nous passer totalement de combustibles fossiles et respecter l'objectif d'une hausse limitée à 2°C, moins encore pour une hausse limitée à 1,5°C. À noter que les hautes latitudes se réchauffant plus vite que les basses, une hausse de 2°C en moyenne globale correspond à 3°C aux latitudes tempérées.
Il est donc essentiel pour chaque projet, chaque décision, de s'efforcer de réduire sa contribution à notre consommation de carbone fossile. Ces mesures impliquent sans doute des transformations industrielles, économiques, sociales, politiques, de grande ampleur.
L'urgence de la brutale crise sanitaire en cours a obligé les états à réagir très vite en bousculant leurs modes d'action. Le réchauffement va moins vite que l'épidémie, mais ce n'est pas une raison pour remettre à plus tard : la tâche est immense.
Pleinement conscient de la nécessité de ne pas tarder à agir, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l'ONU, lors du « Climate Ambition Summit » du 12 décembre, a appelé le monde à «déclarer l'état d'urgence climatique»


Taranis

Trois jours après l'échec du lancement du satellite TARANIS qui devait étudier certains phénomènes physiques peu connus associés aux orages, le CNES a immédiatement mis en place une "Task Force" chargée de faire des propositions pour une mission TARANIS 2.
Composée des principaux acteurs des trois organismes impliqués dans le projet TARANIS (CEA, CNES, CNRS) et s’appuyant sur les compétences inhérentes à chacun, la Task Force doit définir une mission répondant aux objectifs scientifiques de TARANIS en minimisant les coûts et les délais. Cette mission présentera un dossier consolidé au COMEX du CNES fin janvier 2021 après avoir fait un point d’étape mi-décembre 2020. Espérons que cette démarche aboutira.

Voir :

Le communiqué du CNES
Article de Sciences et Avenir

Novembre 2020

21 novembre 2020
Le satellite d'observation des océans "Sentlnel 6" a été lancé avec succès ce samedi 21 novembre 2020, depuis la base militaire californienne de Vandenberg, à bord d’une fusée Falcon-9 de SpaceX.

Il fait suite à une série ininterrompue de satellites issus d'une coopération entre la NASA et le CNES. 
Le premier satellite d'observation, lancé en  TOPEX-Poséïdon. Il avait été développé conjointement par la NASA et le CNES. Ce fut la première mission spatiale à fournir une mesure très précise de la hauteur des océans. Sa mission et sa longévité furent une réussite exceptionnelle.

Il a été suivi par Jason 1 (fin 2001), 2 (été 2008) et 3 (début 2016), ce qui a permis de collecter des données sans discontinuité.
Après s'être appelé Jason CS, Sentinel 6, qui aurait pu aussi s'appeler Jason 4, a été renommé "Sentinel 6 Michael Freilich" en l'honneur de l'océanographe américain Michael Freilich. Il devrait prolonger jusqu'en 2025 au moins la série ininterrompue de mesures de haute précision entamée par Topex-Poséïdon.
Avec d'autres, plusieurs Argonautes sont directement à l'origine de la mise en place de cette filière initiée par la France et les Etats Unis. Elle permettra de caractériser sur une période de plus de trente ans, la variable climatique essentielle qu'est le niveau moyen des mers

Pour Sentinel 6, les quatre agences qui ont mis en place la série des Jason (CNES, NASA, NOAA EUMETSAT) ont été rejointes par l'ESA et Copernicus, ce qui témoigne si besoin était de l'interet de ce programme, emblématique d'une transition réussie de la recherche aux applications.

La pérennité de ces mesures, au-delà de la vie du satellite qui vient d’être lancé, est aussi assurée par le fait qu’elles sont maintenant pleinement intégrées dans le programme opérationnel Copernicus de l’Union Européenne.

Voir aussi :

Onze ans en orbite pour  TOPEX POSEIDON (2003)

Le satellite TOPEX-Poséïdon, quatorzième année de bons et loyaux services....(2005)

Le Conseil d'Eumetsat ouvre la voie à la réalisation de Jason-3 (2009)

Success Story Jason-1 (2011)


17 novembre
Malheureusement, le satellite a été déclaré perdu par Arianespace, quelques minutes après son lancement.
Peu après le décollage, le lanceur Vega a dévié de sa trajectoire, entraînant sa perte. Des analyses de données sont en cours pour comprendre.

16 novembre
Le satellite Taranis a pour mission d'améliorer la compréhension des interactions entre nuages et haute atmosphère. Il sera lancé dans la nuit du 16 au 17 novembre à bord de la petite fusée européenne Véga, depuis le Centre spatial guyanais.  

C'est un satellite CNES basse altitude, dédié à l’étude des transferts impulsifs d’énergie qui se produisent au-dessus des zones orageuses entre l’atmosphère terrestre et le proche environnement spatial. Pour en savoir plus sur sa mission, voir le site du CNRS.

"A partir de 20h, le CNES organise, avec le CNRS et le CEA, 2 émissions en direct pour vivre les dernières heures de la chronologie de lancement et vous tenir en éveil jusqu’au décollage… à 2h52 ! (heure de métropole)


Publication dans "The Guardian" : Arctic time capsule from 2018 washes up in Ireland as polar ice melts. Une histoire charmante mais inquiétante.

  

En 2018, l'expédition du  navire brise-glace russe à propulsion nucléaire "50 Years of Victory" a atteint le pôle nord. L'équipage et les passagers ont alors placé dans la banquise un cylindre en métal contenant des lettres, des poèmes, des photographies, et aussi une lettre datée du 4 août 2018 disant ceci :

"Tout ce qui est autour de nous est couvert de glace. Nous pensons qu'au moment où cette lettre sera trouvée, il n'y aura malheureusement plus de glace dans l'Arctique." 

Ils pensaient que cet objet serait découvert dans 30 à 50 ans  Or, il a été trouvé en ce début novembre 2020, sur la pointe nord-ouest de l'Irlande après avoir flotté à environ 2300 miles du cercle polaire arctique, où le réchauffement climatique fait fondre une quantité record de glace.

Oui les calottes polaires fondent à grande vitesse, mais aussi les glaciers de montagnes.  

 

Les glaces de mer de l'Arctique : 7,05 millions de km2 en septembre 1979,  3,92 en septembre  2020. (Source NASA)
Les glaciers de l'Antarctique et du Groënland : en juillet 2020, une perte de 2 250 GT par rapport à 2002. (Source NASA, mesures satellites Grace et Grace Follow on). (Source NASA, satellites Cryosat et Icesat).
Les glaciers de montagne perdent aussi de leur masse dans toutes les régions du monde.

La fonte des glaciers contribuent largement à l'augmentation du niveau des océans.

A voir :

Arctic time capsule from 2018 washes up in Ireland as polar ice melts
The Anatomy of Glacial Ice Loss    


Septembre 2020

Première utilisation opérationnelle des observations AEOLUS à Méteo France.

Les données de vent du lidar embarqué sur le satellite Aeolus sont utilisées opérationnellement dans la prévision numérique à Météo-France (analyse Arpège) depuis le mardi 30 juin 2020. Ce satellite a été lancé en août 2018. Il s'agit d'une mission spatiale de recherche de l'ESA (Agence Spatiale Européenne; série dite "Earth Explorer"). Le satellite, son instrument et les données de vent produites sont décrites dans la News parue en 2018.

Depuis le lancement, il a fallu plus d'un an pour que les observations de vent Aeolus soient utilisées opérationnellement à Reading, au CEPMMT (9 janvier 2020),et près de deux ans pour qu'elles le soient à Météo-France (30 juin 2020). Le CEPMMT est le premier utilisateur d'Aeolus dans son modèle de prévision, mais est aussi impliqué dans le prétraitement et la distribution des données aux autres services météorologiques. 

Pour arriver à une utilisation efficace de ces observations dans les modèles il a fallu surmonter plusieurs difficultés. Panne du laser principal et activation du laser de secours en juin 2019. Diagnostic et correction d'un fort biais dans les observations de vent provenant des variations de température du miroir antenne. Pour détails scientifiques et techniques, voir l'article sur le site du Centre européen.

Étonnante et triste coïncidence: Pierre Flamant, grand spécialiste des lidars météos au CNRS, est décédé le mardi 30 juin, le jour-même où Météo-France concrétisait une utilisation opérationnelle des observations Aeolus. Pierre Flamant avait œuvré pendant plusieurs décennies dans le groupe scientifique de l'ESA pour préparer cette mission spatiale.
Voir hommage à Pierre Flamand.


Août 2020

Modèle simplifié de l'Effet de serre

Un groupe de membres du Club des Argonautes a mis au point un modèle d’évaluation de l’effet serre et de son influence sur la température moyenne de la Terre.
Il s’agit d’une version créée à des fins pédagogiques.

L'utilisateur de ce modèle peut faire varier la constante solaire, la couverture nuageuse et l'albédo en ciel clair, c’est-à-dire l'albédo qu'aurait la Terre sans aucun nuage.
L'application calcule les flux infrarouges sortants au sommet de l'atmosphère (TOA : Top of Atmosphere) en fonction de la température de surface, de l'humidité relative, de la concentration en CO2 et de la couverture nuageuse.
La méthode consiste à fixer l'humidité relative, la concentration en CO2 et la couverture nuageuse (basse ou haute), et à chercher par tâtonnements la température de surface qui satisfait l'équilibre énergétique.

Pour faire tourner ce modèle, cliquer sur ce lien :

Modèle d'évaluation de l'effet de serre

Une première page vous expliquera en détail le mode d'emploi, une deuxième vous permettra de faire varier les paramètres du modèle et de voir l'influence de ces variations. Enfin pour ceux qui s'intéressent à l'aspect logiciel, dans une dernière page vous trouverez le code de l'application.


Avril 2020

La mission «Pirata FR30»

Parti de Brest le 6 février 2020, le navire océanographique de l'Ifremer Thalassa est de retour ce lundi 30 mars après avoir accompli la mission «Pirata FR30» dans son intégralité.

Le programme Pirata (Prediction and Research Moored Array in the Tropical Atlantic) est un programme d’océanographie opérationnelle mis en place en 1997, sous l’égide du programme international Clivar (Climate Variability and predictability), dans le cadre d’une coopération multinationale (France, Brésil, USA rejoint plus tard par l'Afrique du Sud). Pour la partie française, il a été lancé à l'initiative de Jacques Servain.

Il est dédié à l’étude des interactions océan-atmosphère dans les régions tropicales de l’Atlantique et de leur rôle dans la variabilité climatique régionale à des échelles saisonnières, interannuelles, voire plus longues, dans le cadre des changements climatiques en cours.
Depuis plus de 20 ans, Pirata maintient un réseau de bouées météo-océaniques qui permet de faire des observations au bénéfice des différents organismes de recherches.
Il collecte et transmet un jeu de données océaniques et atmosphériques, en temps réel via satellites, ce qui permet de suivre et d'étudier l'océan superficiel et l'atmosphère en Atlantique tropical et d'alimenter en données in situ les systèmes opérationnels.

Pour en savoir plus
Atlantic Ocean - PIRATA - Site de la NOOA.
Article du Legos


Mars 2020

Rapport OMM sur le climat

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié, le 10 mars 2020, un rapport sur l’état actuel du climat terrestre pour le moins alarmant.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié, le 10 mars 2020, un rapport sur l’état actuel du climat terrestre pour le moins alarmant.
L'année 2019 a bien été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée par l’OMM.
La température moyenne mondiale a été supérieure de 1,1 °C par rapport aux niveaux préindustriels estimés, ce qui a dépassé le record établi en 2016, année où l’augmentation de la température moyenne mondiale a été causée par le fort épisode El Niño.


«Nous sommes actuellement très loin d’atteindre les objectifs de 1,5 °C ou de 2 °C prévus par l’Accord de Paris», a indiqué le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), M. Antonio Guterres, en avant-propos.
Les autre indicateurs sont tout aussi inquiétant, entre autres :
Accélération de l’élévation du niveau moyen des océans et de l’acidification, Recul de la banquise.

 

Voir le rapport OMM établi en lien avec les organismes météorologiques :
WMO Statement on the State of the Global Climate in 2019(pdf 3 Mo) ,
le communiqué de presse :
"Un rapport interorganisations met en évidence les répercussions croissantes du changement climatique sur l’atmosphère, les terres et les océans"
et la Déclaration de l'OMM sur le climat mondial

Lire aussi :
Actu environnement


Hommage à Jean-François Geleyn

Le jeudi 6 février 2020, s’est tenue sur la Météopole toulousaine une journée scientifique à la mémoire de Jean-François Geleyn, décédé cinq ans auparavant, le 8 janvier 2015, deux semaines avant d’atteindre son 65e anniversaire. 

Jean-François Geleyn avait consacré toute sa carrière à la modélisation de l’atmosphère, spécialité dont il est devenu très jeune un leader mondial.

L’ensemble des présentations, des interventions enregistrées et des montages photo-vidéo retraçant sa vie, est accessible sur le lien suivant :

A tribute to Jean-François Geleyn

Ce site permet de revivre l’intégralité de la journée du 6 février 2020. 

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