Actualité : océan, climat, énergie
Mai 2022
Tout Arrive ! Le Swac* de l'Hôtel Intercontinental de Bora-Bora bientôt remis en service...
Système de climatisation par l'eau froide profonde (en anglais :Sea Water Air Conditionning)
David Levrat et Raymond Zaharia
Il y a plus de 100 ans, l'Argonaute d'avant l'heure G. Claude envisageait la construction de la première centrale Energie Thermique des Mers (ETM)... et son expérience a certes déjà montré toutes les difficultés rencontrées sur la conduite d'eau froide. (Expérience de Georges Claude à Cuba).
Il y a près de 40 ans, l'Argonaute de la première heure Michel Gauthier visait déjà un projet ETM d'envergure en Polynésie, et devra à son tour éprouver les difficultés des projets pionniers.
Il y a 6 ans, le Club des Argonautes avait appris sans plaisir la défaillance du lestage de la conduite de captage d'eau froide profonde du Swac de l'Hôtel Intercontinental de Bora Bora, en service depuis 2006.
Aujourd'hui, le membre correspondant des Argonautes David Wary a piloté la remise en place de la conduite froide du SWAC de Bora Bora après avoir piloté plus tôt cette année la mise en place du plus puissant SWAC du monde, au Centre Hospitalier de Polynésie Française (CHPF) de Tahiti.
Prochaine étape pour ces conduites d'eau profonde : un autre membre correspondant des Argonautes Matthieu Hoarau devrait directement contribuer à son tour à la réussite d'un projet déjà bien avancé à La Réunion.
À consulter :
Dans la presse :
Article Science et Vie du 18 mars 2022 : La clim venue du grand bleu
Franceinfo : Remorquage du Swac de Tahiti à Bora Bora
La Dépêche de Tahiti : Le Swac du CHPF, un chantier titanesque
Énergies de la mer : Le plus long SWAC du monde en assemblage à PAPEARI avant son installation à TAAONÉ
La Tribune : Développement durable : les souhaits de Marlon Brando et du capitaine Nemo exaucés
Sur le site des Argonautes :
L'eau de mer profonde et son utilisation
Intérêts des eaux froides profondes en régions tropicales
Système de climatisation de l'Hôtel Intercontinental de Bora Bora
Bande dessinée-fiction : La cité de la mer
Mai 2022
En Nouvelle-Zélande, le niveau de la mer augmente par endroits deux fois plus vite....
Laurent Labeyrie
Début mai 2022, la presse s’est fait l’écho de la publication de l’étude NZ SeaRise : En Nouvelle-Zélande, le niveau de la mer augmente par endroits deux fois plus vite que prévue.
Voir l"émission Franceinter/environnement du 2 Mai à 12h35 de Sandy Dauphin).
Scientifiquement, ce n’est pas une découverte, par-contre, il s’agit là d’un travail exemplaire d’étude d’impact local de la montée du niveau de la mer dans une région soumise à d’importants ajustements topographiques.
Le niveau de la mer, hors de son aspect scientifique, est particulièrement important pour les hommes et l’environnement côtier. 90% de l’excès d’énergie lié au réchauffement global sert à réchauffer l’océan. En tout point, la hauteur d’eau dépend directement de la température des couches sous jacentes. Sur les 3,6 mm moyen de montée annuelle globale (GIEC AR6 GrI), environ 1,4 mm est lié à la dilatation correspondante. Globalement, le volume d’eau des océans dépend aussi du bilan de masse. La fonte des inlandsis polaires et des glaces continentales ajoutent environ 1,8 mm, mais la contribution liée au stockage des eaux douces est moins bien connue, et varie fortement, en particulier avec l’apparition ou non d’évènements comme « El Niños ».
La montée du niveau de la mer est suivie en détail au niveau global par les satellites issus du programme franco-américain Topex-Poseidon. Mais les techniques utilisées (satellites positionnés par GPS et radars altimétriques) ne peuvent pas être utilisées pour les zones à l’interface continent-océan. Le niveau marin sur les zones côtières est donc suivi du coté terre, par des GPS au sol et des enregistreurs de marées. Il dépend bien sur non seulement du niveau marin au large, mais de l’intensité des marées, des surcotes de tempête, et des mouvements verticaux du sol (l’isostasie). Ces mouvements sont liés au réajustement gravitaires locaux de la croûte continentale, et peuvent dépasser 10 mm par an dans les zones tectoniquement actives comme la Nouvelle-Zélande. On comprend donc l’intérêt de les connaitre en détail pour la planification des activités du littoral !
Mouvements isostasiques moyens observés par les GPC côtiers (Source Sonel)