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Les coups de cœur de Michel Lefebvre

Océanez vous

« Le centimètre c’est le pied »
Pour le quarantième anniversaire du GRGS

La terre est aussi une planète, elle n’est pas seule. Certains l’avaient prévu…

Il est donc d’innombrables soleils et un nombre infini de terres tournant autour de ces soleils, à l'instar des sept terres que nous voyons tourner autour du soleil qui nous est proche"

Giordano Bruno, L'Infini, l'Univers et les Mondes, 1584 - Edité par Berg International en 1991.

Un jour viendra où les hommes sauront y voir plus loin. Ils verront alors les planètes comme la Terre."

Christopher Wren .  1657


On ne choisit pas sa planète mais rappelons-nous comment nous sommes arrivés sur la terre. Ce n’était pas un mauvais choix…

Terre promise, terre nouvelle - Michel Lefebvre


Connais-tu ta planète, celle où tu vis, où nous vivons ?
Avant d’en arriver là, nous avions erré d’un corps céleste à un autre : nous commencions à désespérer de trouver notre port d’attache !
Et puis un jour, en traversant le système solaire, nous avons aperçu cette petite planète. Tout de suite, nous avons été attirés par ses couleurs ocre et bleues.
En s’approchant, au-delà des couleurs qui variaient à l’infini et des grandes volutes blanches qui la parcouraient, nous sentions qu’elle était différente, que quelque chose s’y passait…
Peut-être allions-nous trouver la VIE que nous cherchions sans la connaître.
Il fallait être prudent : les apparences sont parfois trompeuses… Nous avons ouvert le grand livre des connaissances et retrouvé son histoire.
Nous avons été surpris.
Avant d’en arriver là, nous la revoyons :

  • tâtonner,

  • tout tenter,

  • ajuster ses plaques tectoniques,

  • éteindre et allumer ses volcans,

  • rechercher la bonne température entre le froid des glaciers et la chaleur étouffante des tropiques, tout juste bonne pour les dinosaures.

A travers tous ces essais, elle avait petit à petit changé : elle avait mis son écharpe et sa ceinture verte de forêts.
Et pour achever de nous convaincre, elle nous a fait clairement voir qu’elle avait l’EAU.
On s’est même demandé un moment s’il n’y avait pas que de l’eau…
Elle avait fait d’autres efforts, se réchauffant au soleil mais s’en protégeant en partie, tournant pour répartir la chaleur. Elle avait été jusqu’à accueillir un corps étranger et aider à le façonner : ce compagnon, reconnaissant, tournait autour d’elle, la rassurant par sa présence stabilisante, la berçant du mouvement des marées.
Alors te souviens-tu, nous nous étions installés…

Extrait sonore


Age des cavernes - Jules Supervielle

Les arbres se livrent peu à peu à leurs branches, penchent vers leur couleur et poussent en tous sens des feuilles pour se gagner les murmures de l’air. Ils ne respectent comme des dieux leurs images dans les étangs où tombent parfois des feuilles sacrifiées. Les racines se demandent s'il faut ainsi s’accoupler au sol. Au milieu de la nuit l’une sort de terre pour écouter les étoiles et trembler. La mer entend un bruit merveilleux et ignore en être la cause. Les poissons qui se croisent feignent de ne pas se voir. Puis se cherchent pendant des siècles. Les rivières s’étonnent d’emporter toujours le ciel au fond de leur voyage et que le ciel les oublie. Le ciel ne pose qu’une patte sur l’horizon, l’autre restant en l’air, immobile, dans une attente circulaire. Tout le jour la lumière essaie des plumages différents et parfois, au milieu de la nuit, dans l’insomnie des couleurs. La terre se croit une forêt, une montagne, un caillou, un souvenir. Elle a peur de l’horizon et craint de se disperser, de se trahir, de se tourner le dos. La nuit, le corps le long des corps, les visages près des visages, les fronts touchant les fronts, pour que les rêves se prêtent main-forte. L’âme bourdonne et s’approche pour voir comment bat un cœur dans le sommeil. Elle confond les étoiles avec les grillons et les cigales. Elle aime le soleil qui n’ose pas pénétrer dans les cavernes et se couche comme un chien devant le seuil. On reconnaît les songes de chacun au dessin des paupières endormies.

Extrait de Gravitations


Socrate avant sa mort décrit la terre à ses amis - Platon


(LVIII) […]

- Eh bien, dit Simmias, je n’en demande pas davantage.
- Et bien donc, reprit-il, je suis persuadé pour ma part que tout d’abord, si la terre est de forme sphérique et placée au milieu du ciel, elle n’a besoin, pour ne pas tomber, ni d’air ni d’aucune autre pression du même genre, mais que l’homogénéité parfaite du ciel seul et l’équilibre de la terre seule suffisent à la maintenir ; car une chose en équilibre, placée au milieu d’un élément homogène, ne pourra ni peu ni prou pencher d’aucun côté et dans cette situation
elle restera fixe. Voilà, ajouta-t-il, le premier point dont je suis convaincu.
- Et avec raison, dit Simmias.
- En outre, dit-il, je suis persuadé que la terre est immense et que nous, qui l’habitons du Phase aux colonnes d’Héraclès, nous n’en occupons qu’une partie, répandus autour de la mer, comme des fourmis ou des grenouilles autour d’un étang, et que beaucoup d’autres peuples habitent ailleurs en beaucoup d’endroits semblables ; car il y a partout sur la terre beaucoup de creux de formes et de grandeurs variées, où l’eau, le brouillard et l’air se sont déversés ensemble. Mais la terre pure elle-même est située dans le ciel pur où sont les astres, que la plupart de ceux qui ont l’habitude de discourir sur ces matières appellent l’éther. C’est l’éther qui laisse déposer l’eau, le brouillard et l’air qui s’amassent toujours dans le creux de la terre. Quant à nous, nous ne nous doutons pas que nous habitons dans ces creux, nous croyons habiter en haut de la terre, comme si quelqu’un vivant au milieu du fond de l’océan se croyait logé à la surface de la mer et, voyant le soleil et les astres à travers l’eau, prenait la mer pour le ciel, mais retenu par sa pesanteur et sa faiblesse, ne serait jamais parvenu en haut de la mer et n’aurait jamais vu, en émergeant et levant la tête vers le lieu que nous habitons, combien il est pur et plus beau que le sien et ne l’aurait jamais appris de quelqu’un qui l’aurait vu. C’est justement l’état où nous sommes nous-mêmes. Confinés dans un creux de la terre, nous croyons habiter le haut, nous prenons l’air pour le ciel et nous croyons que c’est le véritable ciel où les astres se meuvent. C’est bien là notre état : notre faiblesse et notre lenteur nous empêchent de nous élever à la limite de l’air ; car si quelqu’un pouvait arriver en haut de l’air, ou s’y envoler sur des ailes, il serait comme les poissons de chez nous qui en levant la tête hors de la mer, voient notre monde ; il pourrait lui aussi, en levant la tête, se donner le spectacle du monde supérieur ; et si la nature lui avait donné la force de soutenir cette contemplation, il reconnaîtrait que c’est là le véritable ciel, la vraie lumière et la véritable terre. Car notre terre à nous, les pierres et le lieu tout entier que nous habitons sont corrompus et rongés, comme les objets qui sont dans la mer le sont par la salure, et il ne pousse dans la mer rien qui vaille la peine d’être mentionné, et l’on n’y trouve pour ainsi dire rien de parfait ; ce ne sont que cavernes, sable, boue infinie et bourbiers là où il y a aussi de la terre, bref rien qui mérite en quoi que ce soit d’être comparé aux beautés de notre monde. Mais le monde d’en haut paraît l’emporter bien davantage encore sur le nôtre. Si je puis recourir au mythe pour vous décrire ce qu’est la terre placée sous le ciel, écoutez-moi, cela en vaut la peine.

- Oui, Socrate, dit Simmias, nous écouterons ton mythe avec plaisir.
LIX.

- Pour commencer, camarade, reprit Socrate, on dit que cette terre-là, vue d’en haut, offre l’aspect d’un ballon à douze bande de cuir ; elle est divisée en pièces de couleurs variées, dont les couleurs connues chez nous, celles qu’emploient les peintres, sont comme des échantillons. Mais là-haut, toute la terre est diaprée de ces couleurs et de couleurs encore bien plus éclatantes et plus pures que les nôtres : telle partie de cette terre est pourprée et admirable de beauté, telle autre dorée, telle autre, qui est blanche, est plus brillante que la gypse et la neige, et il en est de même des autres couleurs dont elle est parée, et qui sont plus nombreuses et plus belles que celles que nous avons pu voir. En effet ces creux mêmes de la terre, étant remplis d’eau et d’air, ont une couleur particulière qui resplendit dans la variété des autres, en sorte que la terre se montre sous un aspect continuellement varié. […]

 Extrait de Phédon - La mort de Socrate (extrait de LVIII,  LIX)

Enregistrement sonore Michel lefebvre : La mort de Socrate


C’est la Terre vue de l’espace, on dirait une image SPOT !
Nos cosmonautes l’ont vu depuis l’espace et nous la décrive…

Vu du ciel, le grand spectacle de la Terre


Sylvain Estibal Magazine Terre sauvage


Au spationaute comme à l’alpiniste, les Alpes offrent leurs parois de granit, leurs dédales de crevasses, mille raisons de s’étonner.
Pourtant c’est un massif relativement modeste de trente kilomètres de long et de quinze de large qui abrite le plus haut sommet d’Europe, le Mont Blanc.
A l’échelle de la terre, les Alpes sont jeunes, entre vingt millions et soixante-cinq millions d’années seulement. C’est la collision entre les plaques africaines et européennes qui a engendré leur apparition au cours de l’ère tertiaire. Mais leur histoire n’est pas figée. Aujourd’hui encore, la montagne bouge, vit, respire. Chaque année elle poursuit d’un millimètre son ascension vers les nuages.
Un chiffre honorable, même s’il semble dérisoire en regard de la chaîne himalayenne qui, elle, sous l’effet de la formidable pression exercée par les plaques indiennes et eurasiennes, grimpe de deux centimètres par an.
« Souvent me revient en rêve cette vision des montagnes, ces plis rocheux si réguliers, sortis du chaos, indique Jean-Pierre Haigneré. Vue de là-haut, la montagne n’est jamais hostile. Il vous semble qu’elle parle ».

Magazine Terre sauvage : interview de Jean-Pierre Haigneré par Sylvain Estibal


La montagne vous parle… - Jules Supervielle

La montagne prend la parole
Et voilà mon silence dur fonçant sur le moindre bruit qui ose
Je souffre de ne pouvoir donner le repos sur mes flancs difficiles
Ou je ne puis offrir qu’une hospitalité accrochée,
Moi qui tends toujours vers la verticale
Et ne me nourris que de la sécheresse de l’azur.
Je vois les sapins qui s’efforcent en pèlerinage
Immobile, vers l’aridité de ma cime
Plaines, vallons, herbages et vous forêts,
Ne m’en veuillez pas de mes arêtes hautaines !
J’ai la plus grande avidité de la mer,
La grande allongée toujours mouvante
Que les nuages tentèrent de me révéler,
Sans répit j’y dépêche mes plus sensibles sources,
Les vivaces, les savoureuses !
Elles ne sont jamais revenues
J’espère encore

Extrait de "Débarcadères" 1922


Extrait du chapitre XXXV - Antoine de Saint Exupéry

Et c’est pourquoi j’ai réuni les maîtres de mes écoles et leur ai dit : ne vous trompez pas. Je vous ai confié les enfants des hommes non pour peser plus tard sur la somme de leurs connaissances, mais pour me réjouir de la qualité de leur ascension. Et ne m’intéresse point celui de vos élèves qui aura connu porté en litière, mille sommets de montagnes et ainsi observé mille paysages, car d’abord il n’en connaîtra pas un seul véritablement, et ensuite parce que mille paysages ne constituent qu’un grain de poussière dans l’immensité du monde. M’intéressera celui-là seul qui aura exercé ses muscles dans l’ascension d’une montagne, fût-elle unique, et ainsi sera disponible pour comprendre tous les paysages à venir…
Mais je te le répète encore ; lorsque je dis montagne, je signifie montagne pour toi qui t’es déchiré à ses ronces, qui a déboulé dans ses précipices, qui a sué contre ses pierres, cueilli ses fleurs puis respiré en plein vent sur ses crêtes. Je signifie mais ne saisis rien. Et quand je dis montagne à un boutiquier gras, je ne transporte rien dans son cœur.

  Citadelle - Œuvre posthume, première publication en 1948. Nouvelle édition chez Gallimard. Collection folio.


La terre on y vit, on en vit ! On y vit, oui, mais d’abord grâce au soleil !

Soleil - Jules Supervielle

[…]
Soleil, je suis heureux de rester sans réponse,
Ta lumière suffit qui brille sur ces ronces.
Je cherche autour de moi ce que je puis t’offrir.
Si je pouvais du moins te faire un jour chérir
Dans un matin d’hiver ta présence tacite,
Ou ce ciel dont tu es la seule marguerite,
Mais mon cœur ne peut rien sous l’os, il est sans voix.
Et toujours se hâtant pour s’approcher de toi,
Et toujours à deux doigts obscurs de ta lumière,
Elle qui ne pourrait non plus le satisfaire.

[…]

 Jules Supervielle par Claude Roy - Poètes d’aujourd’hui - Éditions Seghers


Sans ciel clair, le soleil ne saurait voir

William Shakespeare


Ô grand astre ! Quel serait ton bonheur, si tu n’avais pas ceux que tu éclaires ?
Friedrich Wilhelm Nietzsche - Extrait de Ainsi parlait Zarathoustra (Prologue)

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