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Embarquez avec des scientifiques, des ingénieurs et des marins pour une navigation-exploration des relations avec l'océan, le climat et les énergies marines dans la perspective du changement climatique 

 
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LA TERRE EST TON NAVIRE... NON TA DEMEURE.

Les coups de cœur de Michel Lefebvre

« Le centimètre c’est le pied »
Pour le quarantième anniversaire du 
GRGS

Partie III : Océanez-vous

La Terre aurait pu s'appeler la mer si c'était un poisson qui avait donner le nom

En sortant de l'école - Jacques Prévert

 En sortant de l'école

Nous avons rencontré
Un grand chemin de fer
Qui nous a emmené
Tout autour de la terre
Dans un wagon doré

Tout autour de la terre
Nous avons rencontré
La mer qui se promenait
Avec tous ses coquillages
Ses îles parfumées
Et puis ses beaux naufrages
Et ses saumons fumés

Au-dessus de la mer
Nous avons rencontré
La lune et les étoiles
Sur un bateau à voiles
Partant pour le Japon
Et les trois mousquetaires
Des cinq doigts de la main
Tournant la manivelle
D'un petit sous-marin
Plongeant au fond des mers
Pour chercher des oursins

Revenant sur la terre
Nous avons rencontré
Sur la voie de chemin d'fer

Une maison qui fuyait

Fuyait tout autour de la terre
Fuyait tout autour de la mer
Fuyait devant l'hiver
Qui voulait l'attraper

Et nous sur notre chemin d'fer
On s'est mis à rouler
Rouler derrière l'hiver
Et on l'a écrasé
Et la maison s'est arrêté
Et le printemps nous a salué

C'était lui le garde barrière
Il nous a bien remercié
Et toutes les fleurs
De toute la terre
Soudain se sont mises à pousser
Pousser à tord et à travers
Sur la voie de chemin d'fer
Qui ne voulait plus avancer
De peur de les abîmer

Alors on est revenu à pied
A pied tout autour de la terre
A pied tout autour de la mer
Tout autour du soleil
De la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture
Et en bateau à voile

Paroles


Qui suis-je ? - Michel Lefebvre

On me dit pacifique ?
Je suis turbulent
Je suis un agité
Il m’arrive de m’échauffer
De passer par toutes les couleurs
Et même en furie
Je suis soumis à la dissipation
Je ne connais pas (peu) d’hommes
J’ai mes humeurs
Je suis pour résumer
Totalement IMPREVISIBLE

C'est l'océan, vois tu déferler les étoiles ?


L’océan vu par Socrate - Platon

LX

[…] Quant aux régions enfermées dans ses cavités, disposées en cercle dans tout son pourtour, elles sont nombreuses et tantôt et plus profondes et plus ouvertes que la région que nous habitons, tantôt plus profondes, mais avec une ouverture plus étroite que chez nous, parfois aussi moins profondes et plus large que notre pays. Mais toutes ces régions communiquent entre elles en beaucoup d’endroits par des percées souterraines, tantôt plus étroites, tantôt plus larges, et par des conduits à travers lesquels une grosse quantité d’eau coulent de l’une à l’autre, comme dans des bassins.[…]

Toutes ces eaux se meuvent vers le haut et vers le bas, comme un balancier placé dans l’intérieur de la terre. […]

C’est que leurs eaux ne trouvent là ni fond ni appui ; alors elles oscillent et ondulent vers le haut et le bas. L’air et le vent qui les enveloppe font de même ; car ils accompagnent soit lorsqu’elles se précipitent vers l’autre côté de la terre, soit de ce côté-ci, et de même que, lorsqu’on respire, le souffle ne cesse de courir, tantôt expiré, tantôt aspiré, ainsi aussi là-bas le souffle qui oscille avec l’eau produit des vents terribles et irrésistibles en entrant et en sortant. Quand l’eau se retire dans le lieu que nous appelons le bas, elle afflue à travers la terre dans les courants qui sont de côté-là et les remplit, à la façon d’un irrigateur ; lorsque au contraire elle abandonne ces 29 lieux et se lance vers les nôtres, elle remplit à nouveau les courants de ce côté-ci.[…]

LXI.

- Ces courants sont nombreux et considérables et il y en a de toutes sortes ; mais dans le nombre, on en distingue quatre dont le plus grand et le plus éloigné du centre est l’Océan dont le cours encercle le globe.[…]

Extrait de Phédon


La mer - Jules Supervielle

C’est tout ce que nous aurions voulu faire et n’avons pas fait
Ce qui a voulu prendre la parole et n’a pas trouvé les mots qu’il fallait
Tout ce qui nous a quittés sans rien nous dire de son secret
Ce que nous pouvons toucher et même creuser par le fer sans jamais l’atteindre
Ce qui est devenu vagues et encore vagues
Parce qu’il se cherche sans se trouver
Ce qui est devenu écume pour ne pas mourir tout à fait
Ce qui est devenu sillage de quelques secondes par goût
Fondamental de l’éternel
Ce qui avance dans les profondeurs et ne montera jamais à la surface
Ce qui avance à la surface et redoute les profondeurs
Tout cela et bien plus encore,
La mer
Cette mer qui a tant de choses à dire et les méprise,
Elle se veut toujours informulée ou simplement murmurante
Comme un homme qui bourdonne tout seul derrière ses dents serrées
Cette mer dont la surface est offerte au navire qui la parcourt
Elle refuse ses profondeurs !
Est-ce pour contempler en secret sa nudité verticale
Qu’elle présente l’autre à la lumière du ciel ?
Et le ciel, au-dessus, offre sa grande coupe
Pour faire comprendre à la mer qu’elle n’est pas faite pour la remplir
Coupe et liquide demeurent ainsi face à face,
Collés l’un sur l’autre depuis les origines du monde,
Dans une vigilance sans fin qui ne tourne pas à leur confusion
Et cependant
Il est des yeux par paires qui regardent à bord du navire
Mais ils ne voient guère mieux que des yeux d’aveugle qui vont aussi par paires
Devant la mer sous mes yeux je ne parviens à rien saisir
Je suis devant un beau jour et ne sais pas m’en servir
Trop d’océan, trop de ciel
En long, en large, en travers
Je deviens un peu d’écume qui s’éteint et qui s’allume
Et change de position sur la couche de la mer
Je ne sais plus où je suis, je ne sais plus où j’en suis
Nous disons donc que ce jour ne laissera pas de trace dans ma mémoire

Extrait de Gravitations - 1925


Besoin de la mer - Antoine de Saint Exupéry

Et j’en connais qui cherchent la mer au pas lent de leur caravane et qui ont besoin de la mer.  Et qui, lorsqu’ils arrivent sur le promontoire et dominent cette étendue pleine de silence et d’épaisseur et qui interdit à leurs regards ses provisions d’algues ou de coraux, respirent l’âcreté du sel et d’émerveillent d’un spectacle qui ne leur sert à rien dans l’instant, car on ne saisit point la mer. Mais ils sont lavés dans leur cœur de l’esclavage des petites choses. Peut-être assistaient-ils avec écœurement, comme de derrière les barreaux d’une prison, à la bouilloire, aux ustensiles de ménage, aux plaintes de leurs femmes, à la gangue journalière, laquelle peut-être visage lu à travers et sens des choses, mais parfois devenir tombeau et s’épaissir et enfermer.

Alors ils prennent des provisions d’étendue et rapportent chez eux la béatitude qu’ils y ont trouvée. Et la maison est changée de ce qu’il existe quelque part la plaine au lever du jour et la mer. Car tout s’ouvre sur plus vaste que soi. Tout devient chemin, route et fenêtre sur autre chose que soi-même.

Alors ne me prétendez pas que vos murs usuels lui suffisent, car si l’homme n’avait jamais vu les étoiles et s’il était en votre pouvoir de lui bâtir une Voie Lactée aux travées géantes à condition d’engloutir une fortune dans l’établissement d’une telle coupole, iriez-vous me dire que cette fortune serait gâchée dans son usage ?

 Extrait de Citadelle


Pente vers la mer - Antoine de Saint-Exupery
Et par contre, si je communique à mes hommes l'amour de la marche sur la mer et que chacun d'eux soit ainsi en pente à cause d'un poids dans le cœur, alors tu les verras bientôt se diversifier selon leur mille qualités particulières.

Celui-là tissera des toiles, l'autre dans la forêt par l'éclair de sa hache couchera l'arbre. L'autre encore, forgera des clous, et il en sera quelque part qui observeront les étoiles afin d'apprendre à gouverner. Et tous cependant ne seront qu'un.

Créer le navire ce n'est point tisser les toiles, forger les clous, lire les astres, mais bien donner le goût de la mer qui est un et à la lumière duquel il n'est plus rien qui soit contradictoire mais communauté dans l'amour.

C'est pourquoi toujours je collabore, ouvrant les bras à mes ennemis pour qu'ils m'augmentent, sachant qu'il est une altitude d'où le combat me ressemblerait à l'amour.

Créer le navire ce n'est point le prévoir en détail. Car si je bâtis le navire à moi tout seul dans sa diversité, je ne saisirai rien qui vaille la peine. Tout se modifiera en venant au jour et d'autres que moi peuvent s'employer à ces inventions

Je n'ai point à connaître chaque clou du navire.
Mais je dois apporter aux hommes la pente vers la mer.

 Extrait de Citadelle


Couplages échangistes - Fantaisies pour couplages échangistes - Michel Lefebvre

« océan : O - atmosphère  : A »

A : Pourquoi vouloir nous accoupler à tout prix ? Nous ne sommes tout d même pas du même milieu.
O renchérit ; atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?

A : Pourtant en chuchotant : il parait qu’ILS connaitraient les vents ?

O : Je ne suis pas au courant. Certains disent qu’ILS déterminent même les courants ?

A : J’en ai eu vent. Qui vous l’a dit ?

O : Coriolis ; ce déviationniste !
A : Nous en perdons la santé, je vais de dépression en dépression.
O :  J’étais pacifique, ils m’entrainent dans des tourbillons sans fin. Ek man ! Cela peut emmener loin, si on se laisse faire,  la spirale va nous faire toucher le fond. On manque de personnel, autrefois les néréides faisaient la circulation. Circulez, il n’y a rien à voir. Pourtant avec leurs satellites, ILS surveillent ?

A : Dites qu’ILS surveillaient ! Avec leurs orbites de parking, c’est trop cher, ils ne bougent plus, de vrais géostationnaires.
O : Pourtant on en a vu défiler pendant des décennies.
A : Moi aussi j’en ai vu, mais c’était dans des défilés de mode, tantôt barotrope, tantôt barocline parfois même baroque; cela ne manquait pas de sel.
Mais c’est toujours pareil, on prend des bonnes résolutions et que ressort-il de tout cela ? Des tops modèles.
Même la marée qui disparait, où VA TEL ? Je vous le demande.
A : Avec tout cela le climat est devenu malsain, irrespirable, ils disent. Quel culot !
O : Mais ils n’écoutent pas ; même si je hurle ou je rugis, ils s’en moquent comme du degré 40.

A : Ils vont se lasser. Pensez-vous, ils vont s’acclimater ?

O : Vous verrez.


La mer pour les loisirs - Jacques Prévert

La mer je courais après elle, elle courait après moi, tous deux on faisait ce qu’on voulait, c’était comme dans les contes de fées, elle changeait les gens. A peine arrivés, ils n’avaient plus la même couleur, ni la même façon de parler. Ils étaient tout de suite remis à neuf, on dirait des autres.
Elle changeait aussi les choses et elle les expliquait. Avec elle je savais l’horizon, le flux et le reflux, le crépuscule, l’aube, le vent qui se lève, le temps qui va trop vite et qui n’en finit plus. Et puis la nuit qui tombe, le jour qui meurt et un tas de choses qui me plaisaient et que, loin d’elle, très vite, j’oubliais.


Dis comment cela se fait ; la mer reçoit sans arrêt de l’eau des fleuves, la pluie, comment cela se fait qu’elle ne déborde pas ? Réponse du père à bout d’arguments : Et les éponges, tu y as pensé ?

Fernand Raynaud

 


La mer cachée dans un coin du globe compte et recompte ses vagues et prétend qu’elle en a plus qu’il n’est d’étoiles dans le ciel. C’est l’océan. Vois-tu déferler les étoiles ?

Baudelaire - Les fleurs du mal.


Niveau de la mer - Saint John Perse

Il faut mesurer le niveau de la mer que si on ne le surveillait pas pourrait montée

Et voir croître la mer à ses confins de mer

 Amers - 1956 - Gallimard
 


Les regrets - Joachim du Bellay

Je voy, Dilliers, je voy serener la tempeste,
Je voy le vieil Proté son troupeau renfermer,
Je voy le vert Triton s’esgayer sur la mer,
Et voy l’Astre jumeau flamboyer sur ma teste :

Jà le vent favorable à mon retour s’appreste,
Jà vers le front du por, je commence à ramer,
Et voy jà tant d’amis, que ne les puis nommer,
Tendant les bras vers moy, sur le bord faire feste.
Je voy mon grand Ronsard, je le cognois d’ici,

Je voy mon cher Morel, et mon Dorat aussi,
Je voy mon delahaye, et mon Paschal encore :
Et voy un peu plus loin (si je ne suis deçeu)
Mon divin Mauléon, duquel, sans l’avoir veu,
La grace, le sçavoir, et la vertu j’adore.

 Les Regrets CXXIX - 1558

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