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systeme climatique

  • Que dites vous là ? on la connaît la lune depuis la "nuit des temps", qu’elle éclairait peut être....

  • Les chercheurs analysent.

    C’est l’énergie reçue du soleil et la manière dont elle est distribuée sur la terre qui font le climat. Plusieurs processus sont à l'origine des changements de celui-ci :

    • la variation des paramètres de l’orbite de la Terre autour du Soleil

    • la variation de l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l'écliptique,

    • la variation de la constante solaire et le cycle d'activité dont un des signes sont les tâches solaires,

    • les variations de l'"Effet de Serre" dû aux Gaz à Effet de Serre (GES) contenus dans l'atmosphère.... 

    D'autres phénomènes à l'échelle des temps géologiques comme le volcanisme, les météorites, et la tectonique des plaques  qui modifie la configuration des océans ne sont pas pris en compte.

    D’autres objets astronomiques que le soleil (comme la Lune, les autres planètes) créent des perturbations de l’orbite de la Terre et de ses conditions de rotation.

    La reconstitution de l’évolution du climat sur les 650 000 dernières années a permis de montrer que les variations importantes de température étaient directement liées à celles des paramètres de l’orbite de la terre, une confirmation de la théorie astronomique du Climat proposée dès la première moitié du XX ème siècle par le Serbe Milancovic. Elles ont aussi permis de montrer une remarquable corrélation dans le temps entre la température et les taux de gaz carbonique (CO2) et de méthane (CH4), tous deux gaz à effet de serre. 

    Figure 8

    Nota : Sur l'axe horizontal qui indique les années, notre époque (an 2000) se trouve à gauche. 

    ppmv : parties par million en volume : 1 ppm vaut 10-6 fois l'unité ou encore 0,0001 %. Un ppmv représente donc 1 cm3 par m3.

    ppbv : parties par milliard (billion en anglais) en volume : 1 ppb vaut 10-9 fois l'unité ou encore 0,0000001%. Un ppbv représente donc 1 mm3 par m3.

    La périodicité "astronomique" des cycles thermiques permet d'affirmer qu'ils résultent des variations de l'orbite de la Terre. Ensuite, l'augmentation de CO2 agit probablement comme un facteur d'amplification (ce qu'on appelle une rétroaction positive).

    Qu'est-ce qu'un climat ?

    "Le temps est un état passager de l'atmosphère. Il varie d'un jour et d'un endroit à l'autre. Les météorologues essaient de prévoir les évolutions du temps dans les jours à venir. 

    Le climat, c'est la moyenne des temps qu'il fait dans une région et pendant une période donnée (30 ans). Les climatologues cherchent à prévoir son évolution au cours des années.

     

    Voir aussi les FAQ :

    Quelle est la différence entre «météorologie» et «climatologie»

    Qu’est-ce que le climat ? 

    Comment le climat est-il influencé?

    Quelles observations pour estimer la température à la surface de la Terre?

    Dernière mise à jour Mars 2008

  • En 1969, à l'instigation de la NASA, de jeunes chercheurs et ingénieurs américains et européens, la plupart âgés de moins de 40 ans,

  • À mi-chemin entre la réalité et la fiction, une fantaisie de Michel Lefebvre 

  • Le Capitaine Nemo est mort en octobre 1868. Le Nautilus, son cercueil, repose au fond des mers. Avant de lui fermer les yeux, et à la demande du Capitaine, l’Ingénieur Cyrus Smith eut avec lui un entretien en tête à tête dont il garda secrète la teneur jusqu’à ce qu’il en fit part à Jules Verne.

  • D'après l'article paru dans la revue Navigation Volume 51, n° 202, Avril 2003 Page 35 à 81, que nous remercions pour l'autorisation de publication.

  • Quelles sont les définitions et correspondances des unités énergétiques couramment utilisées?

    L'unité officielle d'énergie, de travail et de quantité de chaleur,  est le joule (J)  ou le wattheure (Wh).

    Dans le domaine de l'énergie, les quantités manipulées sont souvent gigantesques, on utilise donc les déclinaisons des unités officielles :

    Dénomination

    Unité de base multipliée par 

    Symbole

    Kilo x 1000 ou 103 k
    Méga x 1 000 000 ou 106 M
    Giga x 1 000 000 000 ou 109 G
    Téra x 1 000 000 000 000 ou 1012 T
    Peta x 1 000 000 000 000 000 ou 1015 P

     

    Du fait de l'importance économique et politique du pétrole, une nouvelle unité s'est imposée pour comparer les différentes sources d'énergie : la tonne équivalent pétrole ou encore tep.

    Pour pouvoir comparer les énergies disponibles, on calcule des coefficients d'équivalence par rapport à cette unité de base : la tep.

    Mais, les différents modes de production d'énergies ne se ressemblent pas, ce qui entraîne une difficulté pour établir des comparaisons indiscutables. 

    Il faut en effet distinguer l'énergie primaire de l'énergie finale.

    L'énergie primaire est celle que l'on trouve directement dans la nature (hydrocarbures, soleil, vent...) et qui sert à la production de l'énergie finale, c'est à dire, celle utilisée par le consommateur.

    Depuis 2002, la France s'est ralliée à l'usage international (AIE), consistant à comptabiliser, en Mtep, les énergies  finales, ce qui permet de les comparer quel que soit leur mode de production. 

    L'énergie dérivée des hydrocarbures raffinés ou purifiés (pétrole, gaz, mazout, essence, charbon..)  peut être directement brûlée par le consommateur  (chauffage, moteur thermique...) et est dans ce cas une énergie finale. 

    Pour traduire en tep ces énergies finales, on exprime en Giga Joules l'énergie produite par la combustion du produit considéré, puis on divise par 42. 

    L'énergie électrique résulte soit d'une transformation thermodynamique (pétrole, nucléaire, ETM), soit d'une conversion mécanique (vent, eau), ou photovoltaïque (solaire)...  Elle s'exprime soit en kWh, soit en GWh. 

    On prend en compte l'énergie électrique arrivée chez les consommateurs et on passe successivement des GWh (1 GWh = 3 600 GJ), aux GJ, puis au Mtep selon la deuxième ligne du tableau ci-dessous./

    Le tableau ci-après donne les correspondances :

    1 téra Joule (TJ)       0,278 GWh

    23,81 tep 

    (23,81.10-6 Mtep)

    1 gigawattheure (GWh)    3,6 TJ

    86 tep

    (86.10-6 Mtep)

    1 méga tep (1Mtep)    42.10TJ  11 667 GWh

     

    La différence entre énergie primaire et énergie finale correspond à des pertes et/ou une pollution thermique qui dépendent du rendement de production, ainsi que du transport. Le rapport de ces deux termes se situe en général entre 1 et 3.

    A titre indicatif, la consommation d'énergie primaire était de 10 Gtep en 2001, dont 40% environ sous forme de "vrai pétrole".


    Pour en savoir plus :

    De l'énergie primaire à l'énergie finale (Global chance)

    Connaissances des énergies

  • Jean Labrousse 

    L’atmosphère reçoit du soleil l’énergie qui la fait se mouvoir. Avec une température moyenne voisine de 15°C, la planète est en équilibre radiatif par rapport à l’espace c'est-à-dire qu’elle rayonne vers l’espace la même quantité d’énergie qu’elle en reçoit. Tout au plus le rayonnement émis, se fait dans un spectre différent du rayonnement reçu.

    La manière dont l’énergie est absorbée, transformée, échangée entre les différents milieux terrestres c'est à dire, entre l'atmosphère, l'hydrosphère, la cryosphère, la lithosphère, et la biosphère (incluant l'homme et sa plus ou moins grande sagesse), conduit à un certain équilibre qui définit le climat de l’atmosphère.

    Le climat va donc évoluer en fonction, soit de l’énergie reçue du soleil, soit de la manière dont cette énergie se transforme.

    L’énergie reçue du soleil varie soit parce que le rayonnement solaire incident varie, (taches solaires), soit parce que les paramètres astronomiques qui caractérisent les mouvements de notre planète dans l’espace, varient.
    La manière dont l’énergie qui pénètre dans l’atmosphère se répartit au sein des milieux terrestres va faire varier le fonctionnement de l’énorme machine thermique qu’est l’atmosphère et va donc mener à un climat global différent.

    C’est ici qu’apparaît le rôle du CO2 et d’un certain nombre d’autres gaz, dont la vapeur d’eau. Les propriétés radiatives de ces gaz sont telles qu’elles empêchent une partie du rayonnement infrarouge terrestre de repartir vers la haute atmosphère et l’espace et changent donc l’équilibre thermique interne du système, dont en particulier sa température moyenne.

    En fin de compte, les variations du climat sont donc la résultante de la variation de l’énergie reçue et de la variation des échanges entre les divers milieux terrestres parmi lesquels l'océan joue un rôle crucial, puisqu'il absorbe environ mille fois plus de chaleur que l'atmosphère.

    Les modèles climatiques tiennent compte de ces variations d’énergie. Ils peuvent même, par des expériences dites de sensibilité, évaluer le poids relatif de ces différentes composantes, par exemple, le poids de la diminution de l’énergie solaire liée aux taches solaires, par rapport à celui de la variation des paramètres astronomiques de la Terre.

    L’augmentation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère, mesurée directement ou reconstituée grâce à des mesures indirectes, entraîne une modification de l’effet de serre et peut donc contribuer au changement de climat constaté, en particulier par l’augmentation des températures moyennes, mais aussi par la modification d’un certain nombre d’autres paramètres tels que la répartition des précipitations, ou le déplacement vers les pôles de certaines espèces végétales ou animales.

    On peut ici tenter une explication. Du fait de sa dynamique interne, l’atmosphère possède une certaine variabilité, par exemple, au sein d’un climat stable, les hivers sont plus ou moins chauds et le régime pluviométrique varie d’une année à l’autre. Cette variabilité qui participe à la caractérisation d’un climat donné, a des périodes mal connues qui peuvent être très longues. Lorsque l’on cherche à détecter un changement du climat, c'est-à-dire une variation qui sort de la variabilité naturelle, on choisit précisément des paramètres dont la variabilité naturelle est assez faible. Parmi ceux ci la température MOYENNE est l’un d’eux. C’est pour cela que l’on parle souvent d’abord de la température, ce qui ne signifie en aucune façon que l’on se désintéresse des autres paramètres et des changements de leurs moyennes.

    Si l’on en revient au CO2, beaucoup d’auteurs parmi les détracteurs du rôle du CO2 font remarquer que la vapeur d’eau est en beaucoup plus grande quantité dans l’atmosphère que n’importe quel autre gaz à effet de serre et que c’est sur l’eau que devrait porter les efforts et non sur ces autres gaz.

    Ce point de vue signifie, selon toute vraisemblance, que lesdits auteurs n’ont pas eu le temps de se pencher sur le contenu des modèles climatiques.

    Les équations qui régissent l’atmosphère traitent l’air comme un gaz humide, c'est-à-dire que l’eau, sous toutes ses formes, est prise en compte dans ces équations et fait partie des paramètres internes du modèle. Au contraire les autres gaz à effet de serrequi ne subissent pas de modification d’état et n’interviennent que par leur concentration, sont traités en tant que paramètres externes. Ce sont des forçages. De même que le sont les données du rayonnement solaire.

    Bien entendu les modifications de la nébulosité, (que ce soit la quantité des nuages ou leur type et leur altitude), donc son rôle sur le rayonnement arrivant du soleil ou du sol, fait partie des équations elles mêmes. Certes le traitement des nuages demande encore à être amélioré, tous les climatologistes en sont convaincus. Il résultera des avancées de la recherche dans ce domaine. Tel est aussi le cas des poussières et autres aérosols dont la prise en compte par les modèles existe mais demande à être améliorée.

    Pour en terminer avec ce point, on peut remarquer que l’influence des taches solaires mises en avant par certains météorologistes, danois en particulier, est bien entendu prise en compte dans les modèles. Ces mêmes météorologistes ont évalué le rôle de ces variations et ont montré que si l’influence était réelle, elle était du second ordre par rapport aux conséquences de l’augmentation de l’effet de serre consécutive à l’accroissement de la concentration des gaz qui en sont responsables.

  • Jean Labrousse 

    C’est l’énergie que la terre reçoit du soleil qui fait fonctionner le système climatique. Le mot climat vient de «klima» en grec qui veut dire inclinaison , ici celle du soleil par rapport au zénith qui explique les grandes différences de climat en fonction de la latitude : plus les rayons solaires font un angle important avec la verticale du lieu (zénith) et moins la surface unité de la terre reçoit d’énergie.
    Si l’axe de rotation de la terre était perpendiculaire au plan de son orbite autour du soleil il n’y aurait pas de saison car l’énergie moyenne reçue du soleil en un point serait constante. Comme l’axe de rotation de la terre est incliné (environ 23°) la hauteur atteinte par le soleil et donc l’énergie reçue en un point varie au cours de l’année.

    Les climats de la terre résultent de la combinaison de trois phénomènes :

    • La répartition sur le globe de l’énergie reçue du soleil

    • La manière dont l’atmosphère et l’océan redistribuent l’énergie reçue

    • L’intensité de l’absorption par l’atmosphère du rayonnement infra rouge émis vers le ciel par la surface de la terre (effet de serre).

    Les variations climatiques

    Les climats varient : les fameuse « normales saisonnières » ne sont pas immuables et changent d’une période à l’autre.

    Les variations naturelles.

    Outre les variations de l’énergie rayonnée par le soleil (qu'on observe de manière cyclique sur des périodes de 11ans, 80 ans et au-delà) la répartition de l’énergie solaire reçue sur terre en fonction de la latitude dépend de trois paramètres astronomiques principaux qui varient avec des cycles de quelques ou plusieurs dizaines de millénaires :

    1. L’inclinaison de l’axe de rotation de la terre sur son orbite qui explique les saisons ne sont pas constantes

    1. L’excentricité de l’orbite de la terre varie. La terre décrit autour du soleil une orbite qui n’est pas toujours la même ; c’est une ellipse dont la forme n’est pas constante : elle est plus ou moins allongée si bien que l’évolution de la distance de la terre au soleil au cours d’un cycle annuel n’est pas constante.

    1. La précession des équinoxes. Non seulement la forme de l’ellipse est variable mais encore son orientation n’est pas constante si bien par exemple qu’en ce moment la terre est à son point le plus proche du soleil début Janvier alors que dans quelques milliers d’années elle le sera en juin.

    C’est la combinaison de ces cycles qui explique l’alternance entre périodes glaciaires et interglaciaires (cycle de Milankovitch). Ils ne sont pas en phase ce qui signifie que l’on ne retrouve jamais deux cycles identiques. Les circulations atmosphériques et océaniques et la composition de l’atmosphère (teneurs en gaz à effet de serre : CO2, Méthane) dont dépendent aussi les climats réagissent aux variations des paramètres astronomiques. Dans ces conditions on peut dire que, si les grandes tendances liées en particulier aux variations des paramètres astronomiques, sont plus ou moins cycliques, les mécanismes mis en oeuvre dans l'élaboration des climats sur terre ne tendent pas à ramener celui-ci vers une position moyenne stable : il s'agit plutôt de variations qui ont pour conséquences quelques grands traits communs mais pas un rappel vers une position stable. 

    L’action de l’homme

    Depuis le début de l’ère industrielle, l’humanité émet dans l’atmosphère des quantités importantes de gaz à effet de serre qui absorbent une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre. Cette dernière, pour continuer à évacuer une énergie égale à la fraction de l’énergie solaire qu’elle absorbe, est donc contrainte de se réchauffer pour émettre davantage de rayonnement. Le phénomène d’effet de serre est en lui-même naturel. Si l’atmosphère de notre planète n’avait pas contenu de gaz carbonique, le plus important des gaz concernés, sa température aurait été de 30 degrés inférieure à celle que nous connaissons ! Il permet d’expliquer que la planète Vénus soit plus chaude que la Terre de plusieurs centaines de degrés et que la planète Mars soit plus froide d’une centaine de degrés.

    Cependant, comme l’avait prévu Arrhénius en 1896, l’homme ne peut changer la composition de l’atmosphère de sa planète sans en changer le climat. Or il émet actuellement par an plus de 6 milliards de tonnes du carbone qui étaient stockés dans son sous-sol depuis les temps géologiques et si l’océan et la végétation absorbent environ la moitié de ce carbone, l’autre moitié reste dans l’atmosphère et y provoque une augmentation de 0,5 % par an de la concentration de CO2. Les émissions croissent régulièrement et il faut s’attendre à un réchauffement de la planète de plusieurs degrés en moyenne mondiale. Le rythme de cette évolution dépendra de notre capacité à maîtriser nos émissions. En tout état de cause, un réchauffement notable est inéluctable et se maintiendra pendant des millénaires sans aucun espoir de retour à des températures à l’échelle des générations à venir. 

    Seule notre sagesse permettra de limiter l’amplitude d’un phénomène tendanciel à l’échelle humaine.

    Mise à jour Octobre 2006

  • Dans son livre «Portrait du Gulf Stream», Erik Orsenna écrit que le mouvement des effondrilles dans une tasse de thé matérialise la force de Coriolis.

  • Évolution par rapport au troisième rapport.

    Jean Labrousse 

    1 - Que montre l’analyse des données disponibles ?
    2 - Quel est le poids relatif des différentes composantes du forçage radiatif ? 
    3 - Comment s’explique et à quoi doit-on attribuer le changement du climat ?
    4 - Qu’en est-il pour le climat du futur? 
    5 - Note complémentaire sur les 6 scénarios

    Groupe de travail I : Bilan 2007 des changements climatiques: les bases scientifiques physiques»

    Environ tous les quatre ans le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, GIEC, créé en 1988 par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), publie un rapport sur l’état des connaissances sur le changement climatique.
    Par changement climatique, contrairement à la définition de la Convention Cadre des Nation Unies sur le Changement Climatique, CCNUCC, le GIEC entend les évolutions du climat de notre planète qu’elles qu’en soient les causes, naturelles ou résultant de l’activité humaines.

    Ce rapport comprend trois parties, correspondant aux trois groupes de travail qui constituent le GIEC:

    • Le Groupe de travail I qui évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. 

    • Le Groupe de travail II qui s’occupe des questions concernant la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, les conséquences négatives et positives de ces changements et les possibilités de s’y adapter.

    • Le Groupe de travail III qui évalue les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ou atténuer de toute autre manière les changements climatiques. 

    Lors de sa réunion tenue à Paris du 29 janvier au 2 février, le Groupe I a adopté son rapport dont nous faisons ici l’analyse.

    Le rapport complet intitulé: 

    «Quatrième rapport d’évaluation - Groupe de travail I: Bilan 2007 des changements climatiques: les bases scientifiques physiques», fait le point sur les connaissances scientifiques concernant l’état du climat et son fonctionnement. Il a été adopté par consensus par l’ensemble de la Communauté scientifique. Il représente un volume d’un millier de pages.

    Ce rapport est résumé sous la forme d’un document de 15 pages, intitulé « Résumé à l’intention des décideurs», adopté mot par mot par l’ensemble des scientifiques représentants les États Membres parties à la CCNUCC.

    1. Que montre l’analyse des données disponibles ?

      Le quatrième rapport confirme et amplifie les résultats du troisième.

      Pour ce qui concerne l’évolution constatée, l’exploitation des données existantes, que ce soit des mesures directes ou des valeurs reconstituées par différentes méthodes, en particulier par analyse des carottages de glaciers, confirme et précise l’accroissement des températures, la fonte accélérée des glace et son corollaire, l’augmentation du niveau des océans.

      Onze des douze dernières années sont parmi les plus chaudes depuis que l’on dispose de mesures directes, soit depuis 1850. Pour la période 1906-2005, la croissance moyenne de la température à été de 0,74°C, contre 0,6°C pour la période 1901-2000. Si l’on ne considère que les cinquante dernières années ce taux est presque double de celui des cent dernières années.

      Les doutes qui existaient lors du troisième rapport sur l’évolution des températures dans la basse et moyenne troposphère ont été levés et le taux d’accroissement dans cette partie de l’atmosphère est comparable à celui constaté en surface.

      L’accroissement de la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère est conforme à celle déduite du réchauffement, ce qui au passage implique un accroissement corrélatif de l’effet de serre.

      Les océans ont capturé la majeure partie de l’augmentation de l’énergie, ce qui s’est traduit par un accroissement de leur température moyenne jusqu’à -3000 mètres. Ce réchauffement a entraîné leur expansion et a ainsi contribué à l’augmentation du niveau des mers de 1,6 mm/an pour la période 1993-2003 contre 0,42 pour 1961-2003.

      Dans chacun des deux hémisphères la couverture neigeuse et l’épaisseur des glaces ont diminués, entraînant un accroissement du niveau des océans de 0,77 mm/an pour la période 1993-2003, alors qu’il n’avait été en moyenne que de 0,50 mm/an entre 1961 et 2003.

      Au total l’accroissement du niveau des océans a été de 3,1 mm/an entre 1993 et 2003 contre 1,8 mm/an pour 1961-2003. Il faut cependant noter que de tels taux d’augmentation ont été observés pour d’autres périodes depuis 1950. Il n’est pas clair de savoir si ces taux sont significatifs d’une tendance à long terme ou s’ils relèvent de la variabilité décennale. Il est cependant quasiment certain que l’accroissement du niveau moyen des océans a été de 0,17 m au cours du 20ème siècle.

      En plus de ces changements un grand nombre d’autres paramètres ont évolué toujours dans le sens du réchauffement. Par exemple:

    • La température de l’Arctique a cru deux fois plus vite au cours des 100 dernières années que pour le reste du globe, et la surface glacée a diminué de 2,7 % par décennie depuis 1978.
    • La température au sommet du pergélisol dans l’Arctique a augmenté de 3°C, au cours des années 80, et l’extension maximale de la surface du sol gelée pendant la saison froide, dans l’Hémisphère Nord, a diminué d’environ 7 % au cours du 20ème siècle. Au cours de la période 1990-2005 la quantité des précipitation a tendu à s’accroître sur la partie est de l’Amérique du Nord et du Sud, sur le nord de l’Europe et le nord et le centre de l’Asie, tandis que la sécheresse a augmenté sur le Sahel, la Méditerranée, le sud de l’Afrique et de l’Asie. Il faut cependant noter que, compte tenu de la forte variabilité spatiale et temporelle des précipitations, il n’est pas à ce stade possible de détecter une tendance générale pour d’autres régions significativement grandes.
    • Dans les régions tropicales et sub-tropicales les périodes de sécheresse ont tendu à être plus intenses et plus longues, depuis 1970, liées à des températures plus élevées et à des précipitations plus faibles. De même on a pu relier les sécheresses à l’augmentation de la température de surface des océans, à la modification de la circulation générale de l’atmosphère et à la décroissance des surfaces des glaces et de la couverture neigeuse.
    • On peut citer aussi l’augmentation: de la fréquence des vagues de chaleur, des températures maximales et des températures minimales, des précipitations intenses, etc. 
    • On notera cependant que l’on n’a pas détecté un accroissement de la fréquence des cyclones tropicaux. L’exploitation des enregistrements de cyclones par les satellites semble montrer un accroissement de leur intensité. On ne peut cependant rien dire de la période antérieure à 1970, car il n’existait pas de mesures satellitales et que les mesures directes sont douteuses.
    Enfin, la ré-analyse des données paléo climatiques, ainsi que l’obtention de nouvelles données permettant de remonter dans le temps au delà de 650 000 ans, montrent que le réchauffement de l’atmosphère a pour effet d’accroître la concentration des gaz à effet de serre, laquelle provoque à son tour une augmentation de température. La température moyenne des cinquante dernières années est très probablement supérieure à celle des cinq cents dernières et, vraisemblablement, des derniers mille trois cents ans. Pendant la dernière période interglaciaire, il y a environ 125 000 ans, le réchauffement des régions polaires, de 3 à 5°C au dessus de la température moyenne du 20ème siècle, (et lié à la variation des paramètres de l’orbite terrestre), a conduit à un accroissement du niveau de la mer de l’ordre de 4 à 6 mètres, par rapport au niveau actuel. L’impact de la fonte des glaces du Groenland et des régions Arctique n’intervenant que pour moins de 4 mètres, il est très probable que la différence ait été due à la fonte des glaces de l’Antarctique. 
    1. Quel est le poids relatif des différentes composantes du forçage radiatif ? 

      La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a continué à s’accroître. Depuis le troisième rapport, l’amélioration des connaissances scientifiques a conduit à une meilleure compréhension de l’influence des activités humaines sur le bilan thermique. Ceci a conduit au fait que l’on peut aujourd’hui, avec une très haute probabilité, affirmer que les activités humaines ont conduit, depuis le début de l’ère industrielle vers 1750, à un accroissement du forçage radiatif de 1,6 watt/m2, soit environ cinq fois plus que celui lié au variation du rayonnement solaire qui atteint le sommet de l’atmosphère.

      Les chiffres du forçage radiatif que l’on peut retenir aujourd’hui sont les suivants:

    • Accroissement de la concentration des gaz à effet de serre: +2,30 W/m2.
    • Aérosols d’origine humaine: -0,50 W/m2.
    • Variation de l’albédo lié aux nuages: -0,80 W/m2.
    • Accroissement de l’O3 du aux activités humaines: +0,35 W/m2.
    • Hallocarbones: +0,34 W/m2.
    • Variation de l’albédo du à la modification de l’usage des sols: -0,20 W/m2.
    • Variation de l’albédo du aux retombées des suies sur la neige: +0,10 W/m2.
    • Variation du rayonnement solaire atteignant l’atmosphère: +0,12 W/m2.
    1. Comment s’explique et à quoi doit-on attribuer le changement du climat ?

      Le troisième rapport concluait que l’accroissement des températures, au cours des cinquante dernières années, pouvait de manière quasi certaine être attribué à l’accroissement de la concentration en gaz à effet de serre.

      L’étude de séries de mesures, plus complètes et plus longues, ainsi que l’amélioration de la qualité des modèles de simulation et du nombre des simulations, permettent d’affirmer aujourd’hui que la majeure partie du réchauffement observé depuis le milieu du 20ème siècle peut, avec une très haute probabilité, être attribuée à l’action humaine.

      Les modèles de simulation qui prennent maintenant en compte les aérosols, qu’ils soient d’origine volcanique ou dus à l’action de l’homme, donnent, pour la période qui va de 1100% à 2000, des résultats qui coïncident remarquablement bien avec les observations. 

      La seule prise en compte dans les modèles des variations naturelles ne peut en aucune façon expliquer le réchauffement constaté et la fonte des glaces.

      La coïncidence ne se résume pas aux températures de surface mais aussi aux variations dans la troposphère et dans les quelques premiers milliers de mètres des océans. De la même façon les changements dans la circulation générale de l’atmosphère, tels que le décalage vers les pôles du lit des perturbations, se trouvent vérifiés.

      Enfin le réchauffement, croissant de l’équateur vers les pôles et plus important pour les surfaces continentales que pour les océans, correspond bien à ce qui est observé. 

      Par contre, il est bon de noter, qu’au stade actuel, les modèles sont non conclusifs pour ce qui concerne les modifications aux échelles sous continentales ou locales. De même, les changements dans la circulation générale qui apparaissent dans les simulations, sont plus faibles que ceux observées.

      En conclusion on peut dire que les résultats des modèles de simulation, confortés par les observations, donnent pour une concentration en gaz carbonique de 550 ppm, un réchauffement, par rapport à la période préindustrielle, compris entre 2°C et 4,5°C la meilleure estimation étant de 3°C. 

      Un réchauffement inférieur à 1,5°C est très improbable, alors qu’une valeur supérieure à 4°C n’est pas à exclure, bien qu’ici les résultats des modèles ne soient pas soutenus par les observations. Le rôle dominant de l’accroissement du contenu en vapeur d’eau de l’atmosphère dans ce réchauffement est maintenant mieux compris, tandis que celui des nuages fait encore partie des incertitudes à éclaircir.

    2. Qu’en est-il pour le climat du futur?

      Pour projeter ce que pourrait être le climat du futur, il faut connaître la façon dont évolueront les émissions de gaz à effet de serre, évolution qui ne dépend que de la volonté humaine. Aux incertitudes d’ordre scientifique s’ajoutent donc celles qui relèvent du comportement humain.

      D'un point de vue scientifique, ce quatrième rapport bénéficie d'un plus grand nombre de simulations effectuées avec des modèles fortement améliorés, et qui ont été confrontés aux observations existantes. (Par exemple, les estimations faites depuis le premier rapport, qui donnait un réchauffement compris entre 0,15°C et 0,3°C par décennie, se comparent favorablement avec la valeur observée de 0,2°C par décennie). 

      Le quatrième rapport donne le résultat de ces simulations, effectuées en utilisant, pour l’évolution de la concentration des gaz à effet de serre, celles fournies par six scénarios d’évolution des émissions en fonction des activités humaines. Ces 6 scénarios ont été définis par le groupe spécial du GIEC chargé de cette tâche. Il sont contenus dans le SRES (Special Report on Emission Scenarios).

      Les simulations utilisent les concentrations fournies par les différents scénarios sur la période 2000-2100 ; ces concentrations étant supposées constantes au delà de 2100.
      Dans ces conditions, pour les vingt ans à venir, le taux du réchauffement pourrait être de 0,2°C par décennie. Même si la concentration restait limitée à son niveau de 2000, ce taux serait encore 0,1°C.

      Par rapport à la période 1980-1999, le réchauffement pourrait, à la fin du 21ème siècle et selon le scénario choisi, être compris entre 1,7°C et 4,0°C. (Valeur moyenne "Terre entière", qui peut masquer des écarts géographiques de 1 à  3, notamment dans la zone arctique). A chacune des six valeurs moyennes  correspondant aux six scénarios, est attachée une fourchette d’incertitude qui, pour les 2 exemples cités, est respectivement: [1,0 à 2,7] °C et [2,4 à 6,3] °C. 

      Par rapport au troisième rapport, le quatrième sépare donc bien les incertitudes scientifiques liées à la simulation du climat de celles liées au comportement humain.

      Le réchauffement entraîne une diminution de la quantité de CO2 capturée par les océans et les sols ce qui, ajouté à un plus grand nombre de modèles, explique l’élargissement des fourchettes d’incertitude données dans le troisième rapport.

      Pour le niveau moyen des océans, et selon les scénarios déjà décrits pour les températures, l’accroissement irait de 0,28 m [0,19 à 0,37] m à 0,48 m [0,28 à 0,58] m. L’expansion thermique serait responsable pour 60 à 70% de cet accroissement.

      Les valeurs plus faibles que celles qui figuraient dans le troisième rapport tiennent à une meilleure estimation de l’énergie capturée par les océans et à une meilleure appréciation de la fonte des glaces. Si cependant la fonte des glaces du Groenland se poursuivait de manière linéaire par rapport à la situation actuelle, on devrait augmenter de 10 à 25% les valeurs données pour chacun des scénarios.

      Il faut enfin noter que l’accroissement de la quantité de gaz carbonique dissous dans les océans conduit à un accroissement de son acidité et, à terme, à une dissolution des carbonates contenus dans les sédiments des eaux peu profondes et les récifs coralliens.

      Au delà des deux paramètres que sont la température et le niveau des océans, le rapport note les points suivants:

    • Réchauffement croissant avec la latitude, plus important sur les continents que sur les océans.
    • Diminution des glaces dans l’Antarctique et l’Arctique, cet océan pouvant en fin de période être presque totalement libéré en fin d’été.
    • Diminution du nombre de cyclones tropicaux, mais accroissement de leur intensité.
    • Si le réchauffement de l’ordre de celui projeté se poursuivait sur quelques millénaires, la fonte totale des glaces du Groenland pourrait conduire à un accroissement du niveau des océans de quelques 7 m. Les températures projetées, comparables à celles ayant régné il y a 125 000 ans, avaient alors conduit à un niveau 4 à 6 m plus élevé que l’actuel.
    • La température de l’Antarctique devrait rester suffisamment froide pour qu’il n’y ait pas de fonte généralisée des glaces de surface et, par ailleurs, l’accroissement des précipitations devrait plutôt conduire à une augmentation de l’épaisseur de glace.
    Enfin, il faut noter la longueur du cycle du gaz carbonique qui fait que les émissions du 21ème siècle devraient conduire à un réchauffement de l’atmosphère, et à une élévation du niveau des océans, qui se poursuivront au delà de mille ans.
    1. Note complémentaire sur les 6 scénarios

      Les scénarios se répartissent en quatre familles, certaines d’entre elles présentant des variantes. Il est important de noter qu’aucun de ces scénarios ne suppose que l’on impose une contrainte aux émissions, comme par exemple celle résultant de l’application du protocole de Kyoto. Il ne donne aucune estimation de la probabilité de chacun d’entre eux.

      On distingue:

      A1. Le développement économique est très rapide, la population mondiale passe par un maximum vers le milieu du 21ème siècle, et décroît ensuite, et des technologies nouvelles et plus efficaces sont introduites. Cette évolution est véritablement mondiale, le développement des différents États convergent. Cette famille est elle même subdivisée en trois variantes qui dépendent de l’évolution des technologies:

    • A1FI: Utilisation intensive des énergies fossiles
    • A1T: Utilisation d’énergie non fossile
    • A1B: Utilisation mixte.
    A2. Le monde reste très hétérogène et le développement se fait sur la base des ressources régionales et locales.
    B1. L’évolution mondiale de l’économie et des population sont les mêmes qu’en A1 mais se produit une évolution rapide des structures économiques vers des activités de services.
    B2. Le développement est basé sur des solutions locales qui mettent l’accent sur les problèmes sociaux et sur la durabilité. L’accroissement de population a un taux plus faible qu’en A1 et B1, et le développement est moins rapide de même que l’évolution des technologies. Bien que basé aussi sur des préoccupations environnementales et d’équité sociale l’aspect régional et local domine.
  • Beaucoup la déclaraient déjà coupable...
    En tout cas c'est fait, ils l'ont mise en examen.

  • On fait souvent référence à l’AGI comme un début exemplaire de la coopération internationale pour l’étude de la Terre, particulièrement de ses enveloppes fluides.

  • Quel rôle joue-t-elle dans la circulation thermohaline?
  • il est consécutif à l'augmentation de l'Effet de Serre

    Les chercheurs ont désormais des certitudes... 

    Aux causes naturelles de variabilité du climat décrites dans le chapitre 5 (orbite terrestre, axe de la terre, activité et tâches solaires...), s'ajoutent, depuis le début de l'ère industrielle, les activités humaines qui ont profondément modifié la composition chimique de l’atmosphère. 

    La figure 10 montre les variations des concentrations atmosphériques du dioxyde de carbone, du méthane et du protoxyde d’azote depuis les 10 000 dernières années, le cartouche inséré dans chaque panneau détaillant l’évolution au cours des deux derniers siècles. 

    Les teneurs sont exprimées en parties par million en volume (ppmv), c'est à dire le nombre de cm3 du gaz considéré par m3 d'air.

    L’origine est vraisemblable dans la mesure où l'augmentation brutale observée coïncide avec le début de l’ère industrielle. Parmi les gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone CO2 est celui qui provoque le réchauffement le plus important. De plus, l’analyse du cycle du carbone montre que son action est celle qui dure le plus longtemps. Il est donc naturel de lui porter une attention particulière. Il ne faut toutefois pas négliger les autre gaz, notamment le méthane même si son cycle de vie est plus court. La proportion de CO2 dans l'atmosphère est passée de 270 à 380 ppmv de 1850 à aujourd'hui, alors qu'elle était toujours restée inférieure à 300 ppmv au cours des 400.000 dernières années. Dans l'un des scénarios pris pour base par le GIEC, on s'attend à atteindre 670 ppmv en 2100. 

    Les émissions de CO2 dues à l'homme et à ses activités "industrielles" croissent à une vitesse qui excède les possibilités d'absorption de la nature (Océan et végétation continentale). La nature ne peut plus suivre... Les deux graphiques ci-après indiquent les variations de la température mondiale moyenne à la surface de la terre (évaluées en degrés centigrades par rapport à la moyenne de la période 1901–1950) :

    • mesurées (courbe noire)
    • calculées par simulation (courbes rouge et bleue)

    dans les deux cas suivants :

    • prise en compte les forçages naturels (soleil et volcans) et les forçages anthropiques (origine humaine, gaz à effet de serre, ozone, aérosols) (figure 11-a)
    • uniquement les forçages naturels (figure 11-b)

    Les lignes grises grises verticales indiquent les évènements volcaniques (qui ne sont pas pris en compte dans les modèles).

    Figure 11-a

    Figure 11-b
    Variation  globale moyenne de la température à la surface de la Terre par rapport à la période 1901-1950 

    L'analyse de ces figures montre un bonne corrélation entre les résultats d'observations et de simulation. 

    Même si des incertitudes persistent notamment quand à l'évolution dans le temps, on peut avoir maintenant un bon niveau de confiance dans ces résultats.

    Il est donc très vraisemblable que  le réchauffement global observé durant le dernier demi-siècle soit une conséquence de l'augmentation de l'effet de serre résultant des activités humaines.

    La démarche des chercheurs : OBSERVER, COMPRENDRE, PRÉVOIR

    Observer la chaîne des causes et des effets - analyser les données pour comprendre puis modéliser les processus - prévoir à partir de modèles et d'hypothèses sur les causes : dans un domaine où la complexité règne, les chercheurs ont réduit progressivement la plage d'erreurs de prévision en rebouclant la chaîne logique à partir des résultats observés: la qualité des prévisions croît avec le temps; elle reste cependant médiocre dans certains domaines (chapitre 11), ce qui n'empêche pas d'avoir des certitudes sur les points qui sont acquis scientifiquement. 

    Reconstituer le passé, observer le présent, analyser les données observées, modéliser les processus, prévoir le futur (à partir d'hypothèses) sont les mots-clés de la recherche sur le climat. 

     

    Voir aussi les FAQs :

    Quel est le rôle du CO2 sur l'évolution du climat ?

    Comment le carbone agit sur le climat? 

    Dernière mise à jour Mars 2008

  • et de l'inertie du système climatique...

    Michel Petit

    Les chercheurs ont modélisé l'évolution du Climat dans les scénarios où les émissions de Gaz à Effet de Serre due aux activités humaines (dites anthropiques) sont réduites.

    Une stabilisation des émissions de CO2 ne permettra pas une stabilisation des concentrations.

    Les figures ci-dessous illustrent deux scénarios montrant ce qui se passerait :

    • si on parvenait à bloquer dès à présent les niveaux actuels les émissions de CO2,  (courbes rouges)  

    • dans une hypothèse plus réaliste où la réduction des émissions interviendrait seulement vers 2030 (courbes bleues)

    ------ Émissions de CO2 constante au niveau de l'année 2000  

    ------ Émissions pour une stabilisation à une concentration de CO2 à 550 ppm 

    Figure 21

    La concentration en CO2, la température et le niveau de la mer continueront à croître longtemps après que les émissions auront été réduites.
    Ceci est dû à la grande inertie du système climatique. 

    Figure 22

    Cette figure explique comment la perturbation peut se  poursuivre plusieurs siècles après la réduction des émissions de  CO2 et la stabilisation des concentrations atmosphériques entre 450 et 1 000 ppm. 

    Elle montre clairement que si nous attendons d’avoir trop chaud pour réduire nos émissions, la température que nous imposerons aux générations futures pour des millénaires est largement supérieure à celle qui nous a décidés à agir. En outre, le niveau de la mer continuera à augmenter pendant des millénaires à cause de la dilatation thermique d’une couche superficielle qui se réchauffe de plus en plus profondément et de la fonte des glaces de terre. 

    Voir l'article sur le site http://www.realclimate.org : 

    Pendant combien de temps le réchauffement global persistera-t-il ? (15 mars 2005)

    Dernière mise à jour mars 2008

  • Monsieur Cryos rentre chez lui sans s’attarder au bureau où souvent il s’ingénie à traîner espérant impressionner ses supérieurs qui ne sont pas dupes puisqu’ils font de même vis-à-vis de leur échelon supérieur et qu’ils savent très bien que comme eux, Cryos n’a pas grand-chose à faire.

  • Quels sont les moyens de mesures actuels?

    François Barlier

    Nous sommes tous familiers de l'effet de l'attraction gravitationnelle de la Terre : quand un objet tombe, c'est sous l'effet de la pesanteur, et la force à laquelle il est soumis est d'autant plus forte que sa masse est importante.

    C'est une des forces de la nature observée déjà par Aristote,puis modélisée successivement par Galilée, Newton, Lagrange, Hamilton, Einstein.

    Toute masse à la surface de la Terre, et en rotation avec elle, est soumise à l’attraction gravitationnelle de la planète et des autres corps célestes (Lune, Soleil, planètes) ainsi qu'à la force centrifuge due à la rotation de la Terre. La résultante de ces forces est la pesanteur ou gravité. La pesanteur est une force communiquant à une unité de masse une accélération g, laquelle est variable dans l'espace et dans le temps. Dans un repère euclidien, la masse est invariable.

    Dans le système International d’Unités (SI), l’unité de d'accélération est le m/s2 (ms-2).

    L'accélération de la pesanteur au niveau de la mer est en moyenne g = 9,81 ms-2. Les variations de pesanteur liées à l'aplatissement aux pôles, à l'altitude, aux marées... se situent dans des ordres de grandeur allant de 10-3 à 10-9 ms-2. C'est ainsi qu'une personne ayant une masse de 80 kg correspondant à un poids de 784,8 Newton au niveau de la mer, pèse seulement 782,4 Newton dans un avion volant à 10 000 m.

    Pour exprimer ces anomalies de pesanteur qui sont très faibles, les scientifiques ont coutume d'utiliser une unité auxiliaire, le gal = 1 cm/s2 ou 1cms-2 et surtout le milligal = 10-5 ms-2, mais aussi le microgal = 10-8 ms-2 ou le nanogal =.10-11 ms-2 Cette unité est plus pratique pour les mesures gravimétriques. Son nom, le gal, a été choisi en l'honneur de Galilée.

    La Terre est hétérogène et non uniforme : elle est formée d'éléments très différents : l'atmosphère, les continents, les océans, les glaciers, les eaux continentales, les glaces polaires....

    Tous ces éléments ont des masses différentes, donc leur contribution au champ de pesanteur (champ de gravité) est différente. La résultante constitue le champ de gravité terrestre. De plus certains éléments ont des masses qui évoluent au cours du temps : par exemple, des variations du contenu en eau de l'atmosphère ou la fonte des glaces ont des effets sur la masse de l'océan... Ces variations peuvent être saisonnières, mais aussi correspondre à la perte de masse ou gain de masse d'une région du globe. Le champ de gravité terrestre peut donc varier en fonction du temps, à court terme et à plus long terme.

    Il est d'un grand intérêt de connaitre en permanence et de façon précise l'évolution du champ de gravité sur des périodes de plusieurs années. On peut ainsi observer les redistributions de masses d'air dans l'atmosphère et d'eau, liquide ou solide, dans les océans ou les calottes glaciaires.

    Il y a bien longtemps que l'on mesure l'accélération de la pesanteur en différents points de la Terre à l'aide d'accéléromètres.

    Les premiers satellites, dont l'objet n'était pas la gravimétrie, ont cependant permis de recueillir des informations précises sur le champ de gravité grâce à l'étude de leur orbite. En effet, ces satellites sont soumis au champ de gravité de la Terre et des corps célestes dont l'action déforme au cours du temps leurs trajectoires. L’analyse de ces déformations pour un grand nombre de satellites, sur une longue période de temps, d'abord par télémétrie laser, puis à l'aide du système d'orbitographie DORIS, a permis de mieux connaître le champ de gravité terrestre avec une précision de quelques milligal.

    Depuis 2000, des satellites dédiés à la mesure du champ de gravité, avec des sensibilités bien plus grandes, ont enfin été mis en service.

    Le premier, CHAMP, lancé en 2000, était dédié à la mesure du champ de pesanteur et du champ magnétique. Les deux suivants, GRACE, lancé en 2002, puis GOCE  lancée en 2009, sont uniquement dédiés à la mesure du champ de gravité et figurent parmi les moyens de mesure les plus précis dont on dispose.

    Ces gains considérables de sensibilité permettent d'accéder aux redistributions de masse liées aux variations climatiques, saisonnières ou non.

    La décennie pour l’étude du champ de gravité avec trois satellites CHAMP, GRACE, GOCE, revue, impact climatique de GRACE, plaidoyer pour son renouvellement.

    Le satellite allemand CHAMP est retombé le 19 septembre 2010 après 10 ans, deux mois et quatre de jours de vie orbitale et de très bon fonctionnement. Il était initialement prévu pour une durée d’environ cinq ans.

    Une activité solaire relativement plus faible qu’attendue a conduit à ralentir la chute du satellite et a rallongé sa vie orbitale.

    Ce satellite était dédié à une meilleure détermination du champ de gravité terrestre, à celle de son champ magnétique et de certains paramètres de son atmosphère. Son nom (exprimé en français involontairement) était particulièrement bien choisi pour l’étude des champs magnétique et gravitationnel.

    Le lancement avait eu lieu le 15 juillet 2000 sur une orbite inclinée de 87° sur l’équateur et à une altitude moyenne initiale de 450 km.

    Le satellite CHAMP

    Crédit CNES

    Il était équipé d’un récepteur GPS pour assurer une couverture permanente et continue de la poursuite du satellite.

    À sa surface étaient installés des rétro-réflecteurs laser pour permettre de valider et d’améliorer la précision de la trajectographie.

    Il y avait aussi à bord un accéléromètre de l’ONERA financé par le CNES dans le cadre d’une coopération franco-allemande avec le GFZ à Potsdam.

    Cet accéléromètre appelé «Star» aux performances remarquables suivantes :

    • Résolution : 3•10-9 ms-2 /Hz1/2

    • Étendue de mesure : 10-4 ms-2

    • Bande passante : 0.2*10-3 à 10-1 Hz

    avait pour but de déterminer aussi bien que possible les forces non-gravitationnelles agissant sur le satellite.

    On a pu ainsi estimer la densité totale de l’atmosphère supérieure de la terre de quelque 200-300 km d’altitude jusqu’à 450 km avec ses variations temporelles et spatiales.

    CHAMP était le premier satellite d’une série de trois satellites dédiés spécifiquement à l’étude du champ de gravité terrestre et à ses variations temporelles et spatiales.

    La mission GRACE

    On a pu écrire que la période 2000-2010 a été la décennie du champ de gravité.

    Deux autres missions spatiales sur ce thème avec des performances uniques qui bouleverseront nos connaissances ont été en effet lancés après CHAMP :

    • GRACE lancé le 17 mars 2002 pour une durée de 5 ans, et

    • GOCE lancé plus récemment le 17 mars 2009 pour une durée de 2 ans et plus espère-t-on comme pour GRACE.

    Comme on peut le décrypter dans le sigle en anglais, GRACE joue un rôle très nouveau en climatologie.

    Il rend possible l’étude des transferts de masses relativement importants en météorologie et en climatologie dans la cryosphère, l’atmosphère, l’hydrosphère ; il est aussi en mesure de quantifier des transferts de masse non négligeables dans la terre solide lors de certains tremblements de terre et aussi en liaison avec le rebond post-glaciaire à une échelle de temps séculaire.

    Aujourd’hui un article excellent d’Anny Cazenave (LEGOS/Toulouse) et de Jianli Chen (Université du Texas) vient d’être publié par Elsevier dans "Earth and Planetary Science Letters", et confirme ce rôle attendu de GRACE et en fait la synthèse sous forme d’une série de planches illustratives, après 8 années de recueil de données sur une durée sensiblement plus grande que prévue, ce dont la communauté se réjouit beaucoup.

    La décision d’en assurer financièrement le fonctionnement jusqu’au bout de sa vie a d’ailleurs été prise en juin 2010.

    Crédit CNES

    On peut rappeler que cette mission américano- allemande GRACE se compose de deux satellites orbitant dans le même plan à 490 km d’altitude moyenne et séparés l’un de l’autre par environ 220 km ; l’inclinaison de leur trajectoire sur l’équateur est de 89°9, ce qui en fait un satellite quasi-polaire de manière presque parfaite.

    Comme on peut le montrer, l’information originale et unique pour la connaissance du champ de gravité avec ses variations temporelles est fondée sur la connaissance ultra-précise de la distance inter-satellite avec une précision de l’ordre du micromètre.

    On utilise pour cela une liaison micro-onde dans la bande de fréquence K (18 à 26 GHZ) qui permet d'évaluer leur distance et leur vitesse relatives.

    Ces satellites ont chacun à leur bord un accéléromètre «SuperStar» de l'Onera, qui possède une résolution 30 fois supérieure à celle de l’accéléromètre «Star» de CHAMP :

    • Résolution : 1.0*10-10 ms-2 /Hz1/2,

    • Étendue de mesure : 5*10-5 ms-2,

    • Bande passante : 0.1*10-3 à 10-1 Hz.

    Cela permet de distinguer la part des effets non gravitationnels dans l’origine des variations de distance des effets gravitationnels proprement dits. Comme pour CHAMP ces satellites ont aussi à bord un récepteur GPS et des réflecteurs laser pour compléter l’instrumentation et s’assurer de la meilleure trajectographie possible, ainsi que des viseurs d’étoiles pour déterminer l’assiette ou l’attitude des satellites.


    Quelques résultats très importants de GRACE :
    Depuis 2002, la mission GRACE a permis d’obtenir une détermination du champ de gravité et des ses variations spatiales et temporelles avec une précision sans équivalent jusqu’alors. C’est ce qui a rendu possible l'évaluation des transferts de masse entre les différentes composantes du système Terre (atmosphère, cryosphère, hydrologie continentale, océans). Cela a permis aussi d’approcher quantitativement des questions fondamentales comme le cycle de l’eau en liaison avec l’hydrologie continentale, l’atmosphère, les océans ou comme la question de la masse des calottes glaciaires et des glaciers continentaux, en liaison avec l’élévation du niveau moyen des mers et la masse globale des océans. Certains problèmes géophysiques de la terre solide et de la croûte terrestre peuvent aussi être abordés en liaison avec les régions sismiques, le rebond postglaciaire.
    Voici quelques illustrations tirées de l’article de A.Cazenave et de J.Chen.

    Le diagramme ci-contre donne la somme des différentes composantes de l’eau stockée dans les différentes composantes du système Terre et que peut mesurer GRACE.

    Dans ce diagramme, on voit que GRACE mesure la somme de transfert de masse de l’eau ayant plusieurs origines :

    - eau dans l’humidité des sols (soil moisture),  

    - eau dans la biosphère (biosphere),  

    - eau de surface (surface water),  

    - neige et glace (ice and snow) , 

    - eau en profondeur (ground water).  

    Sur la figure ci-dessous, on voit la décroissance des quantités d’eau disponible dans le nord-ouest de l’Inde pour la période 2002-2009 déduite de GRACE (TWS ou Terrestrial Water Storage : la courbe bleue). On sait aussi estimer l’eau stockée sous forme d’humidité du sol à partir de données in situ (GLDAS ou Global Land Data Assimilating System, courbe rouge). La différence entre les deux courbes est représentée par la courbe verte. Des auteurs pensent que cette différence représente principalement ici l’eau stockée plus en profondeur dans le sol.

    C’est un premier exemple de ce qui peut être déduit des données de GRACE dans le domaine de l’hydrologie en combinaison avec les autres données sol.

    La tendance de la décroissance de l’eau dans cette partie de l’Inde pourrait être essentiellement d’origine anthropogénique : utilisation domestique excessive d’eau induite par une population trop nombreuse, nécessité d’irrigation des cultures nécessaires à la nourriture.

    Sur la carte donnée à droite, la couleur bleue indique une perte de masse, la couleur jaune ou rouge une accumulation de masse. 

    La figure suivante donne les variations de masse dans la cryosphère avec leur étendue spatiale. La couleur bleue indique une perte de masse, la couleur jaune ou rouge une accumulation plus ou moins grande de masse.

    La figure ci-contre donne la décroissance de la masse de glace du Groenland exprimée en gigatonnes, entre 2002 et 2009.

    Finalement la dernière figure donne, les changements observés et mesurés par GRACE dans le champ de gravité après le terrible tremblement de terre de Sumatra le 26 décembre 2004 celui qui a généré un tsunami dévastateur faisant de très nombreuses victimes. Ce changement est exprimé en micro Gal (10-8 ms-2). La couleur bleue correspond à une décroissance de masse et la couleur rouge à une augmentation. L’origine est liée à un déplacement des masses associé à ce tremblement de terre. La deuxième carte donne la modélisation de ces phénomènes qui est satisfaisante.

    Conclusion sur GRACE

    GRACE apparaît comme un outil unique et incontournable pour la surveillance et l’observation des changements de l’environnement terrestre dont il faudrait impérativement décider le renouvellement.

    Le satellite GOCE

    Le satellite GOCE dédié encore au champ de gravité terrestre est le 3ème de la décennie 2000-2010 ; il a été lancé avec succès par l’ESA le 17 mars 2009 à partir du cosmodrome de Plesetsk avec une fusée russe Rockot (voir la «news» de mars 2009). Sa trajectoire est inclinée sur l’équateur de 96°7 lui permettant de recevoir la quantité d’énergie électrique dont il a besoin.

    Comme son nom l’indique GOCE a pour objet principal de contribuer à l’étude de la circulation océanique en déterminant un géoïde à haute résolution. Le géoïde est un surface équipotentielle du champ de pesanteur représenté en première approximation par le niveau moyen des mers. La direction du fil à plomb est perpendiculaire à cette surface.

    Les applications de ce satellite sont en fait très nombreuses et concernent notamment l’étude de la Terre solide d’une manière assez générale à partir de la connaissance du champ de gravité.

    Le satellite a été conçu pour tourner à environ 250 km seulement au-dessus de la surface de la Terre. Il faut souligner que ce satellite en orbite à basse altitude est la première mission spatiale à employer la gradiométrie spatiale. La gradiométrie spatiale consiste en la mesure des différences d’accélération sur de courtes distances d’un ensemble de masses de référence à l’intérieur du satellite. Elles sont liées aux variations de la gravité dans les différentes directions spatiales que l’on peut ainsi déterminer. Ces mesures se font à l’aide de six accéléromètres (trois paires dans chaque direction perpendiculaire) qui ont une sensibilité 100 fois plus grande (10-12 ms-2) qu’aucun satellite ayant jamais volé n’a eu à bord et en premier lieu «Superstar» à bord de GRACE.

    GOCE grâce à une altitude moyenne de 250 km peut ainsi se concentrer sur une description très fine des détails du champ gravitationnel terrestre, ce qui est sa spécificité.

    En fait pour les interprétations géophysiques, il est aussi maintenant très important d’associer à ses trois missions sur le champ de gravité d’autres missions spatiales dédiés à l’environnement.

    On doit citer :

    • les missions d’altimétrie spatiale (satellites Jason 1 et 2, satellite Envisat)

    • et d’autres comme le satellite SMOS lancé en novembre 2009 pour la mesure de l’humidité des sols et la salinité de la mer (voir "news" de novembre 2009),

    • Cryosat -2 lancé en avril 2010 dédié notamment à la mesure de l’épaisseur des glaces (voir la "news" d’avril 2010).

    D’autres missions d’exploration de la Terre aborderont des thèmes spécifiques :

    • Swarm, conçue pour observer l’évolution du champ magnétique (lancement prévu en 2012),

    • ADM-Aeolus, pour étudier la dynamique atmosphérique (2011),

    • EarthCARE, pour explorer le bilan radiatif terrestre (2013).

    Il faut souligner que des missions plus anciennes comme celles des satellites Lageos et Starlette continuent à jouer un rôle. Avec le recueil de données gravimétriques faîtes au niveau du sol, elles forment un tout extrêmement riche plein d’information sur notre environnement.

    Concernant GOCE, les premiers résultats obtenus avec des données validées sont tout à fait positifs et un premier modèle de champ de gravité a été déterminé en utilisant des données de GOCE. Pour bien mesurer l’impact de ces données pour établir une référence essentielle pour l’océanographie, le géoïde, il faut encore cumuler d’autres données. On espère pouvoir utiliser ce satellite pendant plusieurs années permettant d’obtenir les précisions espérées et d’atteindre ainsi les objectifs visés. On peut espérer avoir une exactitude de l’ordre de 1 à 2 cm sur le géoïde avec une résolution spatiale de l’ordre de 100 km. Pour GRACE, le progrès ne se situe pas seulement en termes de résolution spatiale mais aussi en en termes de résolution temporelle. Tandis qu’au début on devait cumuler des données pendant de nombreuses années, aujourd’hui on peut déterminer ce champ complet en seulement un mois voire moins et de suivre ainsi son évolution temporelle.

    Références :

    Figure sur la décroissance de l'eau en fonction du temps :

    a) Averaged groundwater depletion in northwest India during the period April 2002 to August 2009. Groundwater variations are estimated from GRACEobserved total TWS (terrestrial water storage), minus GLDAS (Global Land Data Assimilating System) estimates of soil water. A two-step filter (P4M6 decorrelation+ 300 km Gaussian) is applied.

    b) A significant mass decrease in northwest India (region circled bywhite lines) is captured by GRACE, and is attributed to groundwater depletion in the region (Rodell et al., 2009; Tiwari et al., 2009). GRACE mass rate (Figure sur les variations de massesd 'eau) is based on CSR RL04 for the period September 2002 to August 2009.
    Rodell, M., Velicogna, I., Famiglietti, J.S., 2009. Satellite-based estimates of groundwater depletion in India. Nature vol. 460, 20. doi:10.1038/nature08238 August 2009.
    Tiwari, V.M., Wahr, J., Swenson, S., 2009. Dwindling groundwater resources in northern India, from satellite gravity observations. Geophys. Res. Lett. 36, L18401. doi:10.1029/2009GL039401.

    Figure sur la variation de masse dans la cryosphère :

    Global mass rate (units: cm/yr of equivalent water height rate) estimated from GRACE time-variable gravity data (CSR RL04) for the period September 2002–August 2009,
    with a two-step filter (P4M6 decorrelation+300 km Gaussian) applied (see Chen et al., 2008 for details). As atmospheric and oceanic mass changes have been removed during
    GRACE dealiasing data processing (Bettadpur, 2007), signals over the oceans represent residual error, unmodeled atmospheric and oceanic signal and leakage from land.
    Bettadpur, S., 2007. CSR Level-2 Processing Standards Document for Product Release 04, GRACE. The GRACE Project. Center for Space Research, University of Texas at Austin, pp. 327–742.
    Chen, J.L., Wilson, C.R., Tapley, B.D., Blankenship, D., Young, D., 2008. Antarctic regional ice loss rates from GRACE. Earth Planet. Sci. Lett. 266, 140–148. doi:10.1016/j. epsl.2007.10.057

    Figure surla décroissance de la masse de glace du Groenland :

    Temporal evolution of Greenland ice mass from GRACE between 2002 and 2009(from Velicogna, 2009).
    Velicogna, I., 2009. Increasing rates of ice mass loss from the Greenland and Antarctic
    ice sheets revealed by GRACE. Geophys. Res. Lett. 36, L19503. doi:10.1029/2009GL040222
    Figure sur les changements observés et mesurés par GRACE dans le champ de gravité après le tremblement de terre de Sumatra de 2004 :  

    a) Coseismic gravity changes (in μGal) due to the Sumatra–Andaman earthquake, computed from gravity changes between two different time periods before and after the earthquake;

    b) Predicted coseismic gravity changes (in μGal) from seismic model, inferred by combining vertical displacement and dilatation (from Han et al., 2006).
    Han, S.-C., Shum, C.K., Bevis, M., Ji, C., Kuo, C.-Y., 2006. Crustal dilatation observed by GRACE after the 2004 Sumatra–Andaman earthquake. Science 313, 658–662. doi:10.1126/science.1128661

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