Aux hautes latitudes de l'hémisphère nord, le réchauffement du climat est beaucoup plus rapide qu' aux latitudes tropicales.
Ce phénomène, connu sous le nom d'"Amplification Arctique", est expliqué par un transport global de chaleur, à la fois par l' atmosphère et par les océans, de l'équateur vers les pôles. Les modèles climatiques rendent compte de cette Amplification Arctique, et prévoient que les zones polaires se réchauffent deux, voire trois fois plus vite que la température moyenne globale. Une étude récente (*) basée sur des observations révèle que le réchauffement de l' Arctique est encore plus rapide : quatre fois plus intense que le réchauffement global moyen. Cette tendance s'est accentuée depuis 2005 du fait de l' augmentation de la fréquence et de l'intensité d’événements chauds aux hautes latitudes. Une autre étude montre qu' au cours des vingt à quarante dernières années, l’air au dessus de la Mer de Barents s'est réchauffé au rythme de 2,7°C par période de 10 ans. Un des mécanismes qui conduisent à cette situation est dû à la réduction des surfaces enneigées après la fonte des glaces : ces surfaces qui auparavant réfléchissaient le rayonnement solaire deviennent fortement absorbantes. À cause de ce changement de comportement, les hautes latitudes sont critiques pour le climat de la Terre : la théorie astronomique de "l' alternance périodes glaciaires - interglaciaires de Milankovitch" y a été validée par les calculs du rayonnement reçu à 67.5°N (approximativement celle du cercle polaire) par le climatologue André Berger. C'est en automne que la hausse y est la plus marquée : 4°C/10 ans. De tels changements rapides dans les zones arctiques (fonte des glaces, couverture réduite de la banquise) pourraient avoir des conséquences sur le climat des régions tempérées. L'Amplification Arctique est reconnue comme un des processus majeurs responsables des vagues de chaleur que nous subissons en ce moment.
(*) The Arctic has warmed four times faster than the globe since 1980, par M. Rantanen, A. Karpechko, A. Lipponen, K. Nordling, O. Hyvärinen, K. Ruosteenoja, T. Vihma, et A. Laaksonen, étude en cours, préprint consultable sur https: //www.researchsquare.com/article/rs-654081/v Voir aussi https: //www.amap.no/documents/doc/amap-arctic-climate-change-update-2021-key-trends-and-impacts/3594 qui n'est pas accessible facilement).