Début mai 2022, la presse s’est fait l’écho de la publication de l’étude NZ SeaRise :
En Nouvelle-Zélande, le niveau de la mer augmente par endroits deux fois plus vite que prévue. Voir l"émission Franceinter/environnement du 2 Mai à 12h35 de Sandy Dauphin). Scientifiquement, ce n’est pas une découverte, par-contre, il s’agit là d’un travail exemplaire d’étude d’impact local de la montée du niveau de la mer dans une région soumise à d’importants ajustements topographiques. Le niveau de la mer, hors de son aspect scientifique, est particulièrement important pour les hommes et l’environnement côtier. 90% de l’excès d’énergie lié au réchauffement global sert à réchauffer l’océan. En tout point, la hauteur d’eau dépend directement de la température des couches sous jacentes. Sur les 3, 6 mm moyen de montée annuelle globale (GIEC AR6 GrI), environ 1, 4 mm est lié à la dilatation correspondante. Globalement, le volume d’eau des océans dépend aussi du bilan de masse. La fonte des inlandsis polaires et des glaces continentales ajoutent environ 1, 8 mm, mais la contribution liée au stockage des eaux douces est moins bien connue, et varie fortement, en particulier avec l’apparition ou non d’évènements comme « El Niños ». La montée du niveau de la mer est suivie en détail au niveau global par les satellites issus du programme franco-américain Topex-Poseidon. Mais les techniques utilisées (satellites positionnés par GPS et radars altimétriques) ne peuvent pas être utilisées pour les zones à l’interface continent-océan. Le niveau marin sur les zones côtières est donc suivi du coté terre, par des GPS au sol et des enregistreurs de marées. Il dépend bien sur non seulement du niveau marin au large, mais de l’intensité des marées, des surcotes de tempête, et des mouvements verticaux du sol (l’isostasie). Ces mouvements sont liés au réajustement gravitaires locaux de la croûte continentale, et peuvent dépasser 10 mm par an dans les zones tectoniquement actives comme la Nouvelle-Zélande. On comprend donc l’intérêt de les connaitre en détail pour la planification des activités du littoral !
Mouvements isostasiques moyens observés par les GPC côtiers (Source Sonel)