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Cinq ans après l'accord de Paris

(Temps de lecture: 2 - 4 minutes)

L'accord de Paris sur le climat a été signé il y a cinq ans à l' issue de la COP 21.

 

Source Reddit

Cet anniversaire a été l'occasion de nombreuses déclarations, allant des plus pessimistes, qui considèrent que la bataille est dores et déjà perdue, à de plus modérés qui considèrent que, certes nous n’allons pas assez vite, mais que des changements positifs ont lieu, comme la perte de valeur des actions de l' industrie pétrolière et du charbon, ce qui est un signe encourageant, parmi d'autres.

Cet anniversaire a été marqué les 10 et 11 décembre par le Conseil Européen qui a approuvé un objectif contraignant consistant en une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d' au moins 55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Le lendemain 12 décembre plus de 70 chefs d’états ou de gouvernements ont participé en vidéo conférence.au «Climate Ambition Summit» de l' ONU et réaffirmé leur adhésion à l' Accord de Paris.

Les débats sur l'atténuation du dérèglement climatique ont le plus souvent trait à des mesures contribuant à limiter notre dépendance à ces combustibles fossiles :

  • comment rénover les logements thermiquement mal isolés,
  • développer de nouvelles voitures ne consommant pas de carbone fossile,
  • lutter contre la déforestation,
  • planter de nouvelles forêts, etc.

De nombreuses initiatives locales visent à étendre ces pratiques vertueuses :

  • bâtiments mieux isolés,
  • solutions plurielles de mobilité intégrant les "mobilités douces",
  • recours prioritaire aux ressources locales,
  • commerces de proximité, etc.

Quel que soit l’intérêt de ces mesures, rien ne garantit qu'elles suffiront à respecter la contrainte globale que sont les "budgets carbone fossile" de l' humanité.

Depuis le début de l'ère industrielle, l' humanité a ajouté près de 1130 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère, (plus de la moitié de ce qu' elle contenait en 1750). La concentration en CO2 est ainsi passée de ~275 parties par million (ppm) à sa valeur actuelle proche de 415 ppm.

De ce fait, la puissance de réchauffement de l'effet de serre naturel, (de l' ordre de 150 W /m2), a augmenté d'environ 2,2 W /m2. Par conséquent, la température moyenne à la surface de la Terre augmente avec la teneur en gaz carbonique de l' atmosphère. Les estimations de la sensibilité climatique qui résume cette dépendance vont de +1, 5 à +4, 5° pour un doublement de la concentration en gaz carbonique de l'atmosphère (soit 560 ppm) par rapport à ce qu' elle était à l'ère préindustrielle. Or, en 2020, nous sommes à 410 ppm, et au rythme actuel de notre consommation de carbone fossile, cette concentration augmente d' environ 2, 5 ppm/an, de sorte que dans 30 ans, si nous ne diminuons pas notre consommation, nous serons pratiquement arrivés à 485  ppm de gaz carbonique, augmentant encore de 0, 8 W/m2 le forçage par le gaz carbonique.

Selon ce qu' on sait de la sensibilité climatique, ceci rend probable le dépassement des limites figurant dans l' accord de Paris. Comme chaque année nous brûlons environ 9 gigatonnes de carbone fossile, au bout de ces 30 ans, nous en aurions brûlé 270 gigatonnes. C'est très inférieur aux réserves de carbone fossile connues en 2019. Il faudra donc cesser de brûler ces réserves bien avant qu' elles soient épuisées. Nous ne disposons que de quelques dizaines d'années pour apprendre à nous passer totalement de combustibles fossiles et respecter l' objectif d'une hausse limitée à 2°C, moins encore pour une hausse limitée à 1,5°C. À noter que les hautes latitudes se réchauffant plus vite que les basses, une hausse de 2°C en moyenne globale correspond à 3°C aux latitudes tempérées. Il est donc essentiel pour chaque projet, chaque décision, de s' efforcer de réduire sa contribution à notre consommation de carbone fossile. Ces mesures impliquent sans doute des transformations industrielles, économiques, sociales, politiques, de grande ampleur. L'urgence de la brutale crise sanitaire en cours a obligé les états à réagir très vite en bousculant leurs modes d' action. Le réchauffement va moins vite que l'épidémie, mais ce n' est pas une raison pour remettre à plus tard : la tâche est immense. Pleinement conscient de la nécessité de ne pas tarder à agir, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l'ONU, lors du « Climate Ambition Summit » du 12 décembre, a appelé le monde à «déclarer l' état d'urgence climatique»


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